Kinshasa, 29 avril 2025 (ACP).- La communauté internationale a été appelée mardi, à jouer un rôle positif dans la résolution de la guerre opposant les Forces armées soudanaises (FAS) à la milice des Forces de soutien rapide (FSR), lors d’un entretien avec l’ACP à Kinshasa en République démocratique du Congo.
« Mon message s’adresse d’abord à la communauté internationale. Elle doit jouer un rôle positif dans la résolution de la crise soudanaise. Il est important de nommer les choses correctement : lorsqu’il s’agit de groupes rebelles, appelons-les comme tels. Le gouvernement soudanais est légitime, reconnu par les Nations Unies et par la communauté internationale dans son ensemble », a déclaré Osman Hussein Elamin, ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire du Soudan en RDC.
Il a saisi l’occasion pour interpeller les États qui soutiennent les milices rebelles, notamment les Forces de soutien rapide, à cesser cette aide et d’arrêter d’envoyer des mercenaires qui ne font que prolonger la guerre au Soudan.
« J’invite les pays frères, comme le Kenya, à s’abstenir d’interférer dans les affaires internes du Soudan. Soit ils jouent un rôle positif et constructif, soit ils s’abstiennent. Une ingérence mal avisée nuirait gravement non seulement au Soudan, mais aussi aux relations bilatérales entre nos pays et à la paix dans la région », a-t-il souligné, avant d’ajouter que « si cette crise perdure, elle affectera l’ensemble des pays voisins que ce soit le Tchad, la Libye, la République centrafricaine ou d’autres ».
Parlant de l’ampleur de cette guerre qui a duré deux ans, le diplomate soudanais en RDC a révélé l’intention réelle de la milice FSR, celle de s’emparer du pouvoir par la force. « Après avoir échoué, en raison de la bravoure de notre armée, ils ont opté pour un plan B. Ce plan consiste à utiliser les civils comme boucliers humains afin de dissuader l’armée soudanaise de riposter efficacement contre eux une violation manifeste du droit international humanitaire », a dit M. Osman Hussein.
Cependant, il a déploré le comportement de la milice rebelle qui consiste à bloquer l’acheminement de l’aide humanitaire destinée aux sinistrés. « Au lieu de faciliter cet acheminement, ils prennent pour cibles les convois humanitaires, qu’ils soient envoyés par des ONG nationales ou internationales. Ils ont kidnappé des habitants, des travailleurs humanitaires ainsi que des bénévoles engagés dans l’acheminement de l’aide. Ils ont arrêté ces personnes, les ont gardées captives, et ne les ont relâchées que contre rançon. Malheureusement, dans de nombreuses régions éloignées, près de la moitié de la population soudanaise a été évacuée de force de son foyer, chassée de sa maison. Ces personnes se retrouvent soit déplacées à l’intérieur du pays, soit réfugiées dans des pays voisins comme le Tchad, l’Égypte, l’Éthiopie ou encore le Soudan du Sud. Elles vivent aujourd’hui dans des conditions extrêmement précaires », a-t-il désapprouvé.
Par ailleurs, l’ambassadeur du Soudan en RDC a salué les avancées entreprises par l’armée soudanaise en repoussant l’ennemi dans plusieurs provinces, entre autres, à Al-Jazira, Sennar, le Nil Bleu et même à Khartoum, la capitale, tout en signalant que les FSR, malgré leur échec de vouloir prendre le pouvoir par la force, font actuellement recours à des drones et à des avions sans pilote pour cibler des infrastructures stratégiques telles que les bases militaires, les centrales électriques ou les stations d’eau, aggravant ainsi la souffrance des populations civiles.
Apres le renversement du gouvernement d’Omar El – Bashir en 2019, un gouvernement de transition a été formé grâce à un accord entre le composante militaire et les révolutionnaires civiles, le Lieutenant Général EI Burhan a assumé la présidence du Conseil Souverain de Transition tandis que Hemiti a assumé le vice-président de Conseil. En 2023 lors des négociations, la partie dirigée par Hemiti a refusé d’intégrer les Forces armées soudanaises en déclenchant ainsi officiellement la guerre le 15 avril 2023. ACP/