Kinshasa, 8 juillet 2024(ACP).- Il n’y a jamais eu dimanche des « discussions directes » entre la République démocratique du Congo (RDC) et son agresseur le Rwanda, en Tanzanie, lors d’une retraite informelle et consultative des pays de la Communauté des Etats d’Afrique de l’Est (EAC), a-t-on appris, des sources diplomatiques. « La République démocratique du Congo n’a jamais eu des discussions directes avec le Rwanda sur l’agression en cours dans l’Est par l’armée rwandaise, lors de la retraite organisée par la Communauté des Etats d’Afrique de l’Est (EAC) en Tanzanie », a expliqué un diplomate africain contacté dimanche par l’ACP.
« Cette rencontre a été voulue « avec insistance» par Kigali et au moins trois autres capitales de l’EAC », a-t-il ajouté. Pour la RDC, « il y a eu des discussions informelles dans un cadre consultatif où la vice-ministre des Affaires étrangères, Gracia Yamba, a martelé sur la primauté du processus de Luanda, avant toutes discussions relatives aux tensions avec le Rwanda responsable de la souffrance humaine grave, des déplacements dus aux actions violentes des soldats rwandais du RDF et ceux du M23 ». Toute cette argumentation pour soutenir que le forum de la retraite de l’EAC ne se substitue pas à l’Union africaine (UA) qui a mandaté le processus de Luanda.
Habitué à la manipulation, le ministre rwandais a posté sur X qu’il y a eu à Zanzibar en Tanzanie, « des discussions et des engagements directs et francs » entre les gouvernements congolais et rwandais.
La manipulation est, au propre comme au figuré, dans l’ADN des autorités de Kigali.
La RDC, un chat échaudé
Chat échaudé craint l’eau, dit-on. Les troupes de la force régionale de l’EAC déployées en 2022 au Nord-Kivu face à l’agresseur rwandais et ses assujettis du M23 avaient échoué sur toute la ligne. Jugées complaisantes avec l’agresseur par le gouvernement, un plan de retrait avait été mis en œuvre pour les voir quitter le sol congolais en commençant par le Kenya (300 soldats) et le Soudan du Sud (287 soldats). Les contingents ougandais et burundais avaient enfin procédé à leur retrait du 8 décembre 2023 au 7 janvier 2024. Preuve de « traitrise » ,ce retrait était intervenu alors que des affrontements se poursuivaient dans les zones où les troupes de la force régionale de l’EAC étaient déployées à Rutshuru, comme dans le Masisi. Comme si cela ne suffisait pas, les propos tenus dernièrement par le Président kenyan dans les couloirs de l’Onu, ont été jugés diffamatoires vis-à-vis de l’État congolais dans les milieux diplomatiques.
« D’aucuns ont trouvé dans les dernières prises de position du Chef de l’État Ruto, une tendance à appuyer l’agresseur de la RDC », a fait savoir le diplomate contacté.
Il en a voulu pour preuve supplémentaire : « l’absence de déclarations et réactions des pays de l’EAC au lendemain des bombardements et meurtres perpétrés par le Rwanda à Goma et ses environs ». ACP/