Guerre dans l’est : le M23 sommé de « cesser » ses attaques à partir d’aujourd’hui

Kinshasa, 25 novembre 2022 (ACP).- Le sommet des Chefs d’Etat tenu à Luanda en Angola a sommé le Mouvement du 23 mars (M23) à mettre fin à ses attaques contre l’armée congolaise dès aujourd’hui vendredi et de se cantonner à l’intérieur de la République démocratique du Congo, a-t-on appris jeudi du gouvernement. » Il y a une date précise, c’est le vendredi 25 novembre à 18 h30, Le M-23 doit cesser toutes ses attaques contre les Forces armées de la République démocratique du Congo ( FARDC) et la Monusco« , a déclaré le vice-Premier ministre, ministre des Affaires étrangères Christophe Lutundula.

Il faisait la restitution à la presse des décisions prises par les présidents Joao Lourenco (Angola), médiateur de la crise entre Kinshasa et Kigali, le président Evariste Ndayishimiye (Burundi), président de la Communauté des États d’Afrique de l’est, Uhuru Kenyatta, l’ancien président kenyan et le chef de l’Etat congolais Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo. « Si le M23 se soumet, d’ici vendredi la population va retourner dans leur milieu de vie », a expliqué le Vice-Premier ministre Lutundula. « 387.000 déplacés congolais » ont fui cette guerre imposée par le Rwanda, selon les statistiques jeudi du gouvernement.

En cas de refus, « il entre en jeu la garantie de bonne fin: l’intervention de la force régionale contre le M-23 conformément aux prescrits du processus de Nairobi et au rapport de la réunion des chefs d’État majors de la communauté d’État d’Afrique de l’Est ténue à Bujumbura », Abordant la question des rebelles hutu rwandais de Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) régulièrement pris pour prétexte des incursions de l’armée rwandaise en RDC, le chef de la diplomatie congolaise est clair.

« Je réitère la demande du gouvernement de la République démocratique du Congo adressée à tout État, à toute organisation, à toute personne qui a des éléments d’informations précises en termes de leadership, des troupes ou d’occupation de terrain: la RDC va agir immédiatement« , a affirmé M. Lutundula. La RDC et le Rwanda entretiennent des relations en dent de scie à cause « des visées expansionnistes de Kigali qui ne cache pas ses prétentions sur un pan entier de la RDC.  En mars, la rébellion du M23 a repris les armes, dix ans après sa défaite.

Kinshasa dispose de preuves qui attestent la présence des militaires rwandais aux côtés des éléments du M23, classé de « force terroriste ». Des experts des Nations-Unies ont aussi apporté des preuves au Conseil de sécurité. Leur rapport n’a jamais été examiné. Selon lui, la particularité est que c’est un appel à la garantie de bonne fin. « Le scepticisme sur le respect de l’engagement du côté rwandais, il faut en avoir car il est générateur de la vigilance, il est motivant. Cette feuille de route, ce programme nous ne l’avons pas accepté avec naïveté ni par faiblesse », a-t-il rappelé.

« Là, il y a toute la garantie de la problématique de la bonne fin, notamment diplomatique et politique, vous verrez, on parle de la Communauté des États d’Afrique de l’Est et les Nations unies, mais le plus décisif est les garanties sécuritaires et militaires« , a-t-il poursuivi. M. Lutundula a affirmé que ce sont les actions qui permettent de créer les conditions nécessaires pour la poursuite du processus de Nairobi et la continuation des objectifs.

 » Les forces régionales ne sont pas venues remplacer les FARDC mais en appui. Après la cessation des hostilités du M23, ils vont se retirer dans la montagne Sabyinyo en RDC pour leur démobilisation et leur identification afin de les réinsérer dans la société« , a-t-il dit.

Pas besoin de perturbateur en Afrique

 » En Afrique, nous n’avons pas besoin de perturbateurs. Nous avons besoin des leaders qui travaillent« , a déclaré le vice-Premier ministre des Affaires étrangères, Christophe Lutundula, paraphrasant le président de la République au mini-sommet de Luanda.

« Nous traitons avec notre interlocuteur sans naïveté ni faiblesse « , a-t-il précisé.  M. Lutundula a déclaré que le peuple congolais n’est pas contre le peuple rwandais, rappelant l’appel à la vigilance fait par le Chef de l’État.  » Aujourd’hui, il est clair et net que le Rwanda est impliqué « , a souligné le vice-Premier ministre, faisant remarquer que le défi est d’obtenir les décisions du mini-sommet de Luanda, en Angola.

De son côté, le porte-parole du Gouvernement, le ministre de la Communication et médias, Patrick Muyaya, a laissé entendre que le Rwanda est en train de s’isoler diplomatiquement. ACP/Mat/May

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