Guerre dans l’Est : «Pas de dialogue pour le dialogue, il faut la sincérité»

Kinshasa, 09 Avril 2024(ACP).- Un « dialogue sincère » a été proposé mardi par le gouvernement comme condition d’une paix durable dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) lors des échanges entre le vice-Premier ministre des Affaires étrangères  et son homologue belge Hadja Lahbib, en séjour de travail à Kinshasa.

«Il faut que la communauté internationale le sache : pas de dialogue  pour le dialogue, il faut  la sincérité, il faut  créer  les conditions  de dialogue  et la première  condition,  c’est le retrait  des troupes  rwandaises de notre pays », a déclaré Christophe Lutundula.

«Nous ne       pouvons  jamais  négocier  sous occupation, nous ne pouvons  jamais  négocier  dans les famines, nous n’acceptons jamais  d’être  indigne de notre pays », a martelé le vice-Premier ministre. « Qu’à cela ne tienne, le Président  Lourenço  continue  son boulot  et la RDC  reste ouverte  au dialogue  parce que la guerre  se passe chez nous  et non au Rwanda. Le pillage  des  ressources se fait  chez nous  et non au Rwanda, les victimes  chez nous  et non au Rwanda », a-t-il fait savoir.

« Solution négociée », selon la Belge Hadja Lahbib

Auparavant, la ministre  belge  des Affaires étrangères, des Affaires  Européennes  et du Commerce  extérieur et des Institutions culturelles fédérales, a annoncé qu’elle est venue « renforcer le dialogue politique »entre la RDC et le Rwanda « Je suis  venue  en personne  porter  un message , celui de renforcer  le dialogue  politique  pour arriver  à  une solution  négociée  avec un plan  qui a déjà  été  négocié  en réalité  au mois  de mars, encore  tout récemment,  sous l’égide  du Président  Lourenço (d’Angola)  avec un cahier  de charges  précis  pour le Rwanda  et pour  la RDC »,  a déclaré  Mme Hadja Lahbib.

« Nous  sommes  venus  soutenir  et encourager ce dialogue  au moment  critique  puisqu’ il y a  cette  nouvelle  aire  qui s’ouvre ici avec un gouvernement  en pleine  formation,   et de l’autre côté  l’intensification  de l’insécurité, de l’instabilité  à  l’est de la RDC », a-t-elle ajouté.

« D’un côté  qu’il n’y ait plus de soutien  au M23, de l’autre  côté  qu’il n’ y ait plus  de soutien  aux FDLR et qu’ on renforce  la présence  du gouvernement congolais » a-t-elle dit.

En réponse, le vice-Premier ministre,  Christophe Lutundula  a expliqué  que la problématique « FDLR » est un alibi  du Rwanda  pour agresser la RDC.

« Pour  Luanda, nous sommes  à  ce stade  de négociation  interministérielle des délégations de deux ministères  des Affaires étrangères  de la RDC  et du Rwanda. Nous avons  fait  une proposition (…)  par rapport  aux FDLR  parce que  c’est  l’alibi  qui est utilisé  partout , quoique  maintenant  M. Kagame  commence  à  parler  des menaces  et persécutions», a-t-il précisé.

« En RDC, nous l’avons toujours  dit, nous n’avons que faire des FDLR, ce n’est pas nous et surtout  pas le Président  Félix Antoine  Tshisekedi. Ça  date  de 30 ans, et nous  nous disons  qu’il faut  mettre  fin à  cet alibi », a martelé Christophe Lutundula.

Le chef de la diplomatie congolaise a déploré le fait que  « du côté  du Rwanda,  on ne donne pas suffisamment  des garanties  prouvant qu’on est  prêt à  aller  vers la solution à  cet alibi ».

« Aussitôt  que nous  avions quitté  Luanda,  le document  confidentiel destiné  aux Chefs d’Etat  avait été  mis sur la place publique par le Rwanda », a-t-il dénoncé. ACP/   

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