Guerre Israël-Hamas: fin des négociations au Caire sur une nouvelle trêve à Gaza

Kinshasa, 5 mars 2024 (ACP).- Des négociations sur une nouvelle trêve à Gaza ont pris fin mardi au Caire sans avancée décisive, après deux jours de discussions, entre le Hamas, le Qatar, de l’Egypte et les Etats-Unis, a appris l’ACP des médias internationaux.  

« Des négociations au Caire sur une nouvelle trêve à Gaza  ont pris fin après deux jours de discussions, sans avancée décisive, car Israël n’a pas pris part à cette session de pourparlers », a déclaré, Bassem Naïm, haut responsable du Hamas.

«Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu ne veut pas d’un accord et la balle est désormais dans le camp des Américains pour qu’ils fassent pression sur lui », a-t-il dit.

Selon Bassem Naïm, Israël a choisi de s’abstenir en raison du refus du Hamas de fournir une liste d’otages survivants avant que les termes de la trêve ne soient convenus. Bassem Naïm a affirmé que cette demande était impossible à satisfaire sans cessez-le-feu préalable car les otages sont disséminés dans les zones de combat et détenus par des groupes distincts.

Les pourparlers organisés dans la capitale égyptienne ont été présentés comme la dernière étape avant la conclusion d’un accord de trêve avant le mois de ramadan, qui débute dans quelques jours. Il était jusqu’ici question d’une trêve de quarante jours en échange de la libération d’une quarantaine d’otages sur la centaine présumée encore aux mains du Hamas depuis son attaque du 7 octobre dernier dans le sud d’Israël.

Washington, premier allié d’Israël et parrain des discussions sur une trêve, affirme qu’un accord approuvé par Israël est déjà sur la table et que c’est au Hamas de l’accepter. Le mouvement palestinien accuse en retour les Etats-Unis de vouloir lui faire porter la responsabilité d’un échec.

Des avions américains larguent plus de 36000 repas dans le nord de l’enclave (armée)

Des avions-cargos américains ont largué plus de 36.000 repas à Gaza ce mardi lors d’une opération conjointe avec la Jordanie, a affirmé une source militaire de l’armée américaine.

 «Le Commandement central des États-Unis et la Force aérienne royale jordanienne ont procédé à un largage combiné d’aide humanitaire dans le nord de Gaza le 5 mars 2024 à 14h30 (heure de Gaza) afin de fournir une aide essentielle aux civils touchés par le conflit en cours», a déclaré le commandement militaire dans un communiqué.

FAMINE

Par ailleurs, l’Organisation mondiale de la santé a déclaré mardi que la malnutrition dans le nord de la bande de Gaza était « particulièrement grave ».

« La situation est particulièrement grave dans le nord de la bande de Gaza », a déclaré Richard Peeperkorn, représentant de l’OMS pour Gaza et la Cisjordanie.

Il a indiqué qu’un enfant de moins de deux ans sur six souffrait de malnutrition aiguë dans le nord de la bande de Gaza. « C’était en janvier. Il est donc probable que la situation soit plus grave aujourd’hui », a ajouté Richard Peeperkorn.

Les Etats-Unis pressent parallèlement les autorités israéliennes de contenir la catastrophe humanitaire à Gaza, où plus de 30.000 Palestiniens ont péri depuis le début de l’offensive israélienne en représailles à l’attaque du 7 octobre, qui a coûté la vie à environ 1.200 Israéliens.

Après bientôt cinq mois de guerre, la famine menace des parties entières de l’enclave palestinienne privées de nourriture. Les quelques hôpitaux encore en état de fonctionner, déjà débordés par l’afflux de blessés, accueillent désormais des enfants souffrant de malnutrition aiguë.

Ahmed Cannan, un nourrisson au visage émacié, est allongé sur un lit à la clinique Al Aouda de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza. Il a perdu la moitié de son poids depuis le début du conflit et ne pèse plus que 6 kilos. « Son état empire tous les jours », confie sa tante, Israa Kalakh.

« Nous avons un grand nombre de patients qui souffrent de ça, de malnutrition« , explique Diaa Al Chaer, une infirmière.

La situation est pire dans le nord de la bande de Gaza, où n’ont accès ni humanitaires, ni journalistes.

Israël se dit prêt à faire entrer davantage d’aide humanitaire dans l’enclave par deux points de passage situés dans le sud du territoire et reproche à l’Onu de ne pas être en mesure de distribuer l’aide plus largement.

Les agences humanitaires rétorquent que l’aide est impossible à livrer sans un minimum de sécurité, qui doit être assuré par l’armée israélienne, dont les troupes ont envahi et quadrillent le territoire.

« Le sentiment de désespoir des parents et médecins lorsqu’ils se rendent compte qu’ils n’ont pas accès à une aide vitale à quelques kilomètres de là doit être insupportable« , a déclaré Adele Khodr, directrice régionale de l’Unicef pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord. ACP/ Kayu

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