Guerre Israël–Hamas: l’ONU estime «illégale» l’occupation par Israël de territoires palestiniens

Kinshasa, 19 juillet 2024 (ACP).- La plus haute juridiction de l’ONU a estimé vendredi, que l’occupation par Israël de territoires palestiniens depuis 1967 était « illégale », et qu’elle devait cesser le plus rapidement possible, a appris l’ACP de source onusienne. «La Cour a estimé que la présence continue d’Israël dans les Territoires palestiniens était illégale. L’État d’Israël a l’obligation de mettre fin le plus rapidement possible à sa présence illégale dans les Territoires palestiniens occupés», a déclaré Nawaf Salam,  juge présidant de la Cour internationale de Justice (CIJ).

L’avis rendu par la Cour internationale de justice (CIJ), qui siège à La Haye, n’est pas contraignant mais pourrait accroître la pression juridique internationale croissante sur Israël face à la guerre dans la bande de Gaza. La Cour par ailleurs, «note avec une profonde inquiétude des informations indiquant que la politique de colonisation menée par Israël s’est accentuée depuis l’avis consultatif qu’elle a donné en 2004». «l’État d’Israël est dans l’obligation de mettre fin à sa présence illicite dans le Territoire palestinien occupé dans les plus brefs délais , de cesser immédiatement toute nouvelle activité de colonisation, et d’évacuer tous les colons du Territoire palestinien occupé», a-t-elle ajoute.  «Israël doit réparer le préjudice causé à toutes les personnes physiques ou morales concernées dans le Territoire palestinien occupé», a-t-elle renchérie. Pour rappel, en juin 1967, pendant la guerre des Six Jours, Israël s’est emparé de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est au détriment de la Jordanie, du plateau du Golan au détriment de la Syrie, ainsi que de la bande de Gaza et de la péninsule du Sinaï au détriment de l’Égypte. Israël a ensuite, commencé à occuper les 70 000 kilomètres carrés de territoires arabes saisis, une occupation plus tard qualifiée d’illégale par l’ONU.

Une «décision mensongère»

Il s’agit d’une « décision mensongère », a de son côté, commenté Benjamin Netanyahu, Premier ministre israélien. «Les Juifs ne pouvaient pas être considérés comme des colons dans leur patrie historique. Aucune fausse décision de La Haye ne déformera cette vérité historique, tout comme la légalité de la colonisation israélienne sur tous les territoires de notre patrie. Ne peut être contestée», a-t-il déclaré.  La Cour a ajouté que « les organisations internationales, y compris l’Organisation des Nations unies, sont dans l’obligation de ne pas reconnaître comme licite la situation découlant de la présence illicite de l’État d’Israël dans le Territoire palestinien occupé». «C’est un grand jour pour la Palestine», a réagi Varsen Aghabekian Chahine, la ministre déléguée aux Affaires étrangères de l’Autorité palestinienne. «C’est la plus haute juridiction (de l’ONU) et elle a présenté une analyse très détaillée de ce qui se passe à travers l’occupation et la colonisation prolongées par Israël du territoire palestinien, en violation du droit international», a-t-elle déclaré.

Une affaire sans précédent

Le 31 décembre 2022, l’Assemblée générale des Nations unies avait adopté une résolution demandant à la CIJ un «avis consultatif» non contraignant sur les « conséquences juridiques découlant des politiques et pratiques d’Israël dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est». Cela concerne «l’occupation prolongée» du territoire palestinien depuis 1967. Une cinquantaine d’États ont témoigné dans cette affaire sans précédent. La plupart des intervenants ont appelé, lors d’audiences en février, à ce qu’Israël mette fin à l’occupation qui a suivi la guerre des Six Jours, et certains ont averti qu’une occupation prolongée constituait un «danger extrême» pour la stabilité au Moyen-Orient et au-delà. Des responsables palestiniens avaient accusé les occupants israéliens de diriger un système de «colonialisme et d’apartheid» et exhorté les juges à appeler à la fin de l’occupation «immédiatement, totalement et sans conditions».

L’ambassadeur d’Afrique du Sud aux Pays-Bas avait, lui, déclaré aux juges que les politiques d’Israël dans les territoires palestiniens sont une forme «encore plus extrême» de l’apartheid qu’a connu l’Afrique du Sud avant 1994. Une cinquantaine d’États ont témoigné dans cette affaire sans précédent. L’avis rendu par la Cour internationale de justice (CIJ), qui siège à La Haye, n’est pas contraignant mais pourrait accroître la pression juridique internationale croissante sur Israël face à la guerre dans la bande de Gaza. ACP/

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