Kinshasa, 21 mai 2024 (ACP).- Le département d’Etat américain a estimé que la demande du procureur de la Cour Pénale Internationale d’une mandat d’arrêt à l’encontre du premier ministère israélien va compromettre les pourparlers pour un éventuel cessez – le – feu, a – t – on mardi de source officielle américaine citée par les médias internationaux.
« Cette décision n’aide en rien et pourrait compromettre les efforts en cours pour parvenir à un accord de cessez-le-feu qui permettrait de faire sortir les otages de Gaza et d’acheminer l’aide humanitaire », a déclaré Matthew Miller, porte-parole du département d’État américain.
Le département d’État américain a déclaré que la CPI n’était pas compétente pour enquêter sur cette affaire, Israël n’étant pas signataire du Statut de Rome qui a fondé la Cour.
La nouvelle a suscité des réactions mitigées dans les rues de Tel-Aviv, ville qui a connu des semaines de manifestations massives, exigeant de l’administration Netanyahu qu’elle fasse davantage pour obtenir la libération des otages toujours détenus à Gaza.
En outre, l’Afrique du Sud a salué la demande de mandats d’arrêts du procureur de la cour pénale internationale contre des dirigeants d’Israël et du Hamas.
Le gouvernement sud-africain est l’un des principaux défenseurs de la cause palestinienne, qui avait notamment porté plainte contre Israël devant la Cour internationale de justice l’accusant de génocide.
Le procureur général de la CPI, Karim Khan, a déclaré qu’il existait des motifs raisonnables de croire que M. Netanyahu et son ministre de la Défense, Yoav Gallant, étaient pénalement responsables des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité qui auraient été commis à Gaza.
Mais la Cour étudie également la possibilité de délivrer des mandats d’arrêt à l’encontre de trois hauts responsables du Hamas pour des chefs d’accusation similaires.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a réagi avec colère à l’annonce par la Cour pénale internationale d’un mandat d’arrêt à son encontre : « En tant que Premier ministre d’Israël, je rejette avec dégoût la comparaison faite par le procureur de La Haye entre l’Israël démocratique et les assassins de masse du Hamas. Il s’agit d’une distorsion complète de la réalité » a-t-il déclaré.
Dans une déclaration écrite, le président américain Joe Biden a qualifié cette décision de scandaleuse et a déclaré qu’il n’y avait « pas d’équivalence » entre Israël et le Hamas.
Les juges de la CPI vont maintenant examiner les preuves et décider si des mandats d’arrêt peuvent être délivrés à l’encontre des dirigeants d’Israël et du Hamas.
La France soutient la CPI dont le procureur demande des mandats contre des dirigeants d’Israël et du Hamas
Par ailleurs, la France a soutenu la Cour pénale internationale dont le procureur a réclamé des mandats d’arrêt contre des dirigeants israéliens, parmi lesquels le Premier ministre Benyamin Netanyahu, et du mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué le Quai d’Orsay.
« La France soutient la Cour pénale internationale, son indépendance, et la lutte contre l’impunité dans toutes les situations », a écrit dans un communiqué la diplomatie française.
« La France a condamné dès le 7 octobre les massacres antisémites perpétrés par le Hamas. Ce groupe terroriste a revendiqué des attaques barbares dirigées contre des civils, accompagnées d’actes de torture et de violences sexuelles qu’il a lui-même documentés, y compris en les diffusant et en les célébrant », a poursuivi Paris.
À propos d’Israël, « la France a alerté depuis de nombreux mois sur l’impératif de respect strict du droit international humanitaire et notamment sur le caractère inacceptable des pertes civiles dans la bande de Gaza et d’un accès humanitaire insuffisant », a ajouté le communiqué. Et de souligner qu’une « solution politique durable » est la « seule » voie pour « rétablir un horizon de paix ». ACP/Kayu