Kinshasa, 04 décembre 2023(ACP).- Le président de la Guinée- Bissau, Umaro Sissoco Embalo a dissout lundi le Parlement après la «tentative de coup d’Etat», a appris l’ACP de source officielle bissau-guinnéenne.
«Le président Umaro Sissoco Embalo a décidé de dissoudre le Parlement, dominé par l’opposition et a dénoncé une tentative de coup d’État quatre jours après des affrontements qui ont semé la panique dans la capitale », a déclaré Geraldo Martins, premier ministre.
Il a précisé qu’une réunion du Conseil d’État a été convoquée au palais présidentiel, à l’initiative du président Umaro Sissoco Embalo, ce lundi matin. Parmi les membres de ce Conseil, tous les représentants des grands corps de l’État, le président de la Cour Suprême, le président de l’Assemblée nationale, Domingos Simões Pereira, ainsi que les leaders des partis politiques.
À l’ordre du jour : la dissolution de l’Assemblée nationale, annoncée ce lundi par le président Embalo, trois jours après des évènements qu’il a qualifiés de « tentative de coup d’État », qui entraîne mécaniquement une dissolution du gouvernement de cohabitation.
Cette option était plus qu’envisagée tant il est vrai que depuis les élections législatives de l’été dernier, la cohabitation est des plus dures et complexes entre le chef de l’État et le Parlement d’opposition victorieux au sein de la plateforme de l’Alliance inclusive-Terra Ranka. La tentative du coup d’État de la semaine dernière, provoquée par un interrogatoire de police à l’encontre de deux ministres de cette opposition, en est l’illustration.
Nouveau scrutin législatif
« La date des prochaines élections législatives sera fixée le moment opportun, conformément aux dispositions de la Constitution », a indiqué lundi un décret présidentiel communiqué à la presse. Le président Embalo invoque la « complicité » entre la Garde nationale et « certains intérêts politiques au sein même de l’appareil d’État ».
« Après cette tentative de coup d’État menée par la Garde nationale et devant les preuves fortes de l’existence de complicités politiques, le fonctionnement normal des institutions de la République est devenu impossible. Ces faits confirment l’existence d’une grave crise politique », a-t-il ajouté.
Tandis qu’ils étaient interrogés, des éléments de la Garde nationale ont fait irruption dans les locaux de la police judiciaire, jeudi soir, pour les libérer. Une ingérence des forces de sécurité intolérable pour le président Embalo, qui a donc décidé de faire table rase du paysage politique actuel en provoquant un nouveau scrutin législatif. Des élections anticipées pour tenter de ramener un peu de sérénité dans le pays et d’équilibre entre législatif et exécutif. ACP/C.L.