Kinshasa, 17 sept. 2023(ACP).- Le Croissant-Rouge libyen a démenti le bilan de 11 300 morts dans les inondations de Derna que lui a attribué le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), a-t-on appris dimanche du porte-parole du Croissant-Rouge libyen. « Nous nous étonnons de voir notre nom mêlé à ces chiffres. Ils ajoutent à la confusion, à la détresse des familles des disparus », a déclaré le porte-parole du Croissant-Rouge libyen, Taoufik Chokri. D’après un bilan publié samedi 16 septembre par cet organisme de l’ONU, au moins 11 300 personnes sont mortes et 10 100 restent portées disparues dans la seule ville de Derna, dans l’est de la Libye, ravagée il y a près d’une semaine par des inondations sans précédent. « Selon le Croissant-Rouge libyen, ces inondations sans précédent ont fait environ 11 300 morts et 10 100 disparus dans la seule ville de Derna », avait annoncé OCHA dans un point de situation samedi soir. Les inondations ont, par ailleurs fait au moins 170 morts dans d’autres endroits de l’est de la Libye, a-t-il ajouté. « Ces chiffres devraient augmenter alors que les équipes de recherche et de sauvetage travaillent sans relâche », avait averti l’OCHA. Le ministre de la Santé de l’administration de l’Est de la Libye, Othman Abdeljalil, avait pour sa part fait état samedi soir d’un bilan de 3 252 morts. Dans un communiqué publié plus tôt, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) avait de son côté affirmé que les corps de 3 958 personnes avaient été retrouvés et identifiés, et que « plus de 9 000 personnes » étaient toujours portées disparues. « La situation humanitaire reste particulièrement sombre à Derna », a aussi affirmé OCHA, selon qui la ville manque d’eau potable, et au moins 55 enfants ont été empoisonnés après avoir bu de l’eau polluée. De sous les décombres des quartiers dévastés par les flots, ou en pleine mer, des dizaines de corps sont sortis et enterrés chaque jour au milieu d’un paysage de désolation.
Des secouristes étrangers à l’appui des Libyens
Des sauveteurs maltais, qui épaulent les Libyens dans les recherches en mer, ont dit avoir découvert des centaines de cadavres dans une baie, sans préciser l’endroit exact. « Il y en avait probablement 400, mais c’est difficile à dire », a déclaré le chef de l’équipe maltaise, Natalino Bezzina, affirmant que l’accès à la baie était difficile en raison de vents forts. Il a ajouté que son équipe avait cependant pu aider à récupérer des dizaines de corps. Une équipe de secours libyenne sur un zodiac a affirmé, de son côté, avoir vu « peut-être 600 corps » en mer au large de la région d’Om-al-Briket, à une vingtaine de kilomètres à l’est de Derna. D’autres équipes de secours libyennes et étrangères annoncent retrouver des corps chaque jour, mais les recherches sont rendues difficiles par les tonnes de boue qui ont recouvert une partie de la ville. Des secouristes sont obligés la plupart du temps de dégager la terre à l’aide de pelles pour rechercher des corps dans des bâtiments dévastés. Face à la catastrophe, la mobilisation internationale reste forte. Le ballet des avions d’aide se poursuit à l’aéroport de Benina de Benghazi, la grande ville de l’Est, où des équipes de secours et d’assistance d’organisations internationales et de plusieurs pays continuent d’affluer. ACP/