Inquiétude d’un groupe de réflexion face au manque de transition civile au Mali

 Kinshasa, 10 nov. 2020 (ACP).- Le Groupe de réflexions d’analyses et d’initiatives novatrices (GRAI N) a rendu publique une lettre ouverte intitulée « Mali : gardons le cap », dans laquelle il exprime ses inquiétudes face à ce qu’il qualifie  de la « trop grande présence des militaires sur la scène, et du non-respect des engagements depuis le coup d’Etat du 18 août dernier »,  ont annoncé mardi des médias étrangers.

Considéré comme l’un des groupes de réflexions les plus crédibles au Mali, Le Grain qui est composé d’intellectuels, d’hommes d’affaires et des membres de la société civile « secoue le cocotier » en rappelant d’abord aux militaires putschistes qu’ils avaient promis une transition civile, ce qui n’est pas le cas.

« Aujourd’hui, nous avons une transition dite civile mais qui n’est vraiment pas civile puisque presque 70% des postes sont occupés par des militaires ou des proches des militaires, explique Mossadeck Bally, membre fondateur du GRAIN cela  nous inquiète ».

La lettre du GRAIN ajoute que la charte de la transition prévoit par ailleurs une déclaration des biens des autorités de la transition. Or, cela n’est toujours pas fait voici bientôt plus de deux mois de transition et que  d’autres problèmes demeurent, explique Birama Sidibe, un autre membre du Grain. « Sur le front social, on peut imaginer qu’il y a des attentes. Sur le front social, il y a besoin d’entretenir le dialogue et pourquoi pas négocier une trêve. »

Il rappelle par ailleurs que le Conseil national de transition, le CNT, l’organe législatif prévu, n’est toujours pas installé.

Décès de l’ancien président du       Mali  Amadou Toumani Touré

L’ancien président malien  Amadou Toumani Touré est décédé dans la nuit de lundi à mardi dans un hôpital de Turquie, où il avait été transféré pour des raisons sanitaires.

Âgé de 72 ans, l’ancien Chef d’État avait récemment subi une opération du cœur à l’hôpital de Luxembourg de Bamako.

Surnommé ATT, Amadou Toumani Touré était associé à la transition démocratique du Mali du début des années 90.

Militaire devenu Président en 2002, il avait été renversé en mars 2012 pour l’incapacité de son gouvernement à arrêter l’offensive des rebelles touareg dans le nord du pays et un afflux de djihadistes en provenance de pays voisins.

Le pays a alors sombré depuis dans une spirale de violences djihadistes et intercommunautaires qui se sont propagées au centre du pays, au Burkina Faso et au Niger voisins. ACP/Zng/Cnf/GGK/Thd

 

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