Bruxelles, 10 février 2025 (ACP).- La Belgique a durci lundi à Bruxelles le ton à l’encontre du Rwanda à qui elle demande de retirer ses troupes de la République démocratique du Congo, avant de plaider pour des sanctions contre Kigali, qu’elle qualifie d’« agresseur », a indiqué la presse locale.
Le ministre belge des Affaires étrangères, Maxime Prévot, qui s’exprimait sur la question de l’invasion du territoire congolais par le Rwanda devant la Chambre des représentants, a évoqué la possibilité d’utiliser « le levier de la coopération » avec le Rwanda pour envisager « la suspension des aides ». C’est une manière pour exprimer l’indignation de la Belgique face à la situation dans l’Est de la RDC, a-t-il déclaré.
Il s’agit là d’une attitude plus ferme de la Belgique, notent les observateurs, alors que le groupe terroriste M23, soutenu par l’armée rwandaise, poursuit son offensive dans les provinces du Nord-Kivu et Sud-Kivu, dans l’Est de la RDC.
M. Prévot a rappelé que la position du gouvernement belge était claire quant à la responsabilité du Rwanda dans le soutien au groupe rebelle M23. « On peut craindre effectivement que Goma ne soit pas la destination finale », a-t-il fait savoir, d’autant que « le cessez-le-feu proclamé par le M23 avait rapidement été violé ».
Le ministre a réaffirmé l’engagement de la Belgique à plaider au sein de l’Union européenne pour des mesures fortes, notamment « la suspension du dialogue politique et sécuritaire avec le Rwanda », ainsi que l’arrêt du protocole d’entente signé en février 2024 entre l’UE et le Rwanda sur les matières premières critiques.
Pour le chef de la diplomatie belge, « la solution à la crise dans l’Est de la RDC ne pourra être que diplomatique », alors que « la mise en place de sanctions nécessite l’unanimité des pays européens, ce qui complique le processus », a-t-il reconnu.
Tout en assurant que son pays demeure « l’un des principaux partenaires de soutien de la RDC », le ministre belge des Affaires étrangères a conseillé à Kinshasa d’« éviter de s’appuyer sur des milices locales dans la gestion du conflit ».
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