Bunia, 06 mai 2023 (ACP).- La situation sécuritaire au bord du lac Albert s’est améliorée contrairement à la période d’avant l’état de siège, a affirmé samedi à la presse le porte-parole des opérations militaires dans la province de l’Ituri, en République démocratique du Congo.
« Actuellement, la situation sécuritaire au bord du lac Albert s’est améliorée. Dès le début de l’état de siège, nous avons travaillé pour avoir le contrôle intégral du lac Albert. Tout le lac était occupé, vous le savez ! Les forces armées, en cette période de l’état de siège, ont mis des moyens conséquents pour permettre la pacification du lac Albert », a fait savoir le porte-parole des opérations militaires en Ituri, le lieutenant Jules Ngongo.
Concernant l’activisme des groupes armés CODECO et FRPI dans certaines localités lacustres, le lieutenant Jules Ngongo a précisé que devant la puissance de feu des forces armées, ces hors-la-loi se sont retranchés dans ces zones comme leurs derniers lieux de cachette pour l’exercice de la pêche illicite. « Ils ne sont en train de fuir que là où nous sommes en train de les poursuivre. L’objectif ici, c’est d’écarter toute la menace au bord du lac Albert pour permettre à la population de vaquer librement à ses occupations, et surtout de protéger la biodiversité. Ces miliciens, s’ils s’approchent du côté du lac Albert, c’est juste pour des besoins économiques. Leur centre d’intérêt, c’est la pêche illicite », a renchéri Jules Ngongo.
« Nous, en tant qu’une armée professionnelle qui protège l’écosystème et la biodiversité, nous devons tout faire pour que ces miliciens ne puissent occuper même un seul centimètre du lac Albert », a-t-il poursuivi, soulignant que les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) entendent contrôler tous les nautiques, ce qui va permettre également la libre circulation des personnes et de leurs biens. « Les eaux de la RDC ne doivent pas souffrir des attaques », a encore dit le porte-parole des opérations militaires dans la province de l’Ituri.
Intensification des opérations militaires
En outre, dans le but de rassurer davantage les populations riveraines du lac Albert, le lieutenant Jules Ngongo a annoncé l’intensification des opérations militaires pour mettre toutes les forces nuisibles hors d’état de nuire. « Tout est mis en œuvre pour traquer ces hors-la-loi. C’est dans ce contexte-là que nous allons intensifier les opérations pour que de gauche à droite, au centre et au sud, règne la paix pendant cette période de l’état de siège. Et comme c’est notre mission, nous allons la faire en tout professionnalisme », a dit Jules Ngongo, avant d’ajouter que « la population doit avoir confiance aux forces armées. Comme nous l’avons toujours dit, ces hors-la-loi qui tourmentent la quiétude de notre population, vous ne les verrez plus tant que l’armée est en Ituri ».
Le lac Albert, que la RDC partage avec l’Ouganda du côté de l’Ituri, a 170 km de longueur et 57 km de largeur, traversant trois(3) territoires de cette jeune province à savoir : Djugu, Mahagi et Irumu. C’est l’un des lacs les plus poissonneux au monde, renseigne-t-on.
Contexte sécuritaire
La province de l’Ituri est en proie à l’activisme de plusieurs groupes armés entre autres ZAÏRE, CODECO, FPIC. La première vague de violences armées remonte au mois de décembre 2017, date à laquelle le groupe armé « Coopérative pour le développement du Congo » (CODECO) avait signé son premier cas de tueries de civils et incendié de maisons dans le territoire de Djugu, avant d’étendre ses atrocités dans les territoires de Mahagi et Irumu où est apparu vers fin 2019 un autre groupe armé dénommé FPIC. Les groupes armés CODECO et FPIC (Front patriotique et intégrationniste du Congo) sont signataires des actes d’engagement de cessation des hostilités hormis la milice Zaïre, rappelle-t-on. ACP/KKP