Kinshasa, 20 avril 2025 (ACP).- Le Gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) a pris samedi, d’importantes décisions, en réaction au « choix délibéré » de l’ancien chef d’Etat congolais rentré vendredi au pays par la ville-martyre de Goma, via Kigali, une manœuvre assimilable aux béquilles apportées aux occupants rwandais et leurs assujettis du M23-AFC.
« Joseph Kabila a-t-il choisi au hasard ce mois d’avril pour faire son retour au moment où le vent de l’histoire tourne négativement pour l’agresseur et occupant rwandais dont le retrait du territoire congolais est réclamé par les institutions internationales, les 27 États membres de l’Union européenne (UE), de même que l’Union africaine (UA) ? », s’ interroge-t-on dans les milieux politiques congolais.
La RDC a riposté samedi à travers de graves décisions allant de « la suspension sur le territoire national des activités du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD) », sa formation politique, à « la saisie (par les instances judiciaires) de l’ensemble de ses biens mobiliers et immobiliers », à en croire les communiqués respectifs des ministères congolais de l’Intérieur et de la Justice.
Le Gouvernement a ainsi condamné et sanctionné « le silence complice » du quatrième Président de la RDC et ses collaborateurs depuis l’incursion, en mars 2022, des terroristes du M23, à Bunagana (Nord-Kivu)
Auparavant, le PPRD et son ancienne plateforme politique avaient saboté le quatrième cycle électoral de la République (Décembre 2028) en optant pour « la résistance ».
« L’ennemi n’est pas seul : un système entier l’a protégé pendant des décennies », avait alerté le Président Félix Tshisekedi au cours d’une causerie morale tenue à l’intention des membres de l’Union sacrée (La plateforme présidentielle) le 22 février.
Personnalité la mieux informée du pays, le chef de l’Etat avait pointé son prédécesseur comme « soutien des terroristes du M23-AFC ».
M. Kabila avait annoncé son retour en RDC par « la partie orientale », sans indiquer par quelle ville.
Au mois de mars, il avait fait montre de son activisme politique depuis Johannesburg, en Afrique du Sud, et la Namibie où il avait multiplié des prises de position ambiguës après l’occupation des villes-martyres de Goma et Bukavu par les troupes rwandaises et leurs « pantins » du M23.
Pour prendre le contrôle de Goma où il séjourne paisiblement, l’armée rwandaise a tué au moins 8.000 Congolais en 4 jours, selon un bilan officiel. Ses troupes persistent dans des crimes au quotidien.
Par sa résolution 2773, le Conseil de sécurité a demandé à Kigali de retirer ses militaires du sol congolais tout comme les Etats-Unis qui ont même sanctionné des personnalités rwandaises.
Jusqu’à ce dimanche, aucune image de l’ex-président à Goma n’a circulé.
ACP/