Kenya : une nouvelle journée de tensions jeudi à Nairobi

Kinshasa, 27 juin 2024 (ACP). La police kényane a tiré jeudi des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc sur des groupes de manifestants  au cours d’une nouvelle journée de tensions  à Nairobi, a appris l’ACP de médias internationaux cités par Africanews.

«Deux  jours après des violences ayant fait au moins 23 morts selon la société civile, la police kényane a tiré des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc sur des groupes de manifestants à nouveau rassemblés à Nairobi », a rapporté la source.  

Ces  violences  ont conduit le président du pays, William Ruto, à retirer un projet de loi de finances très contesté.

Quelques échauffourées ont éclaté à la mi-journée entre les forces de l’ordre, déployées en nombre dans les rues du centre-ville de la capitale, et les manifestants qui scandaient notamment «Ruto must go» (Ruto doit partir).

Le mouvement de contestation inédit mené par la jeunesse, qui a gagné le pays en moins de deux semaines et a pris de court le pouvoir, a émergé peu après la présentation au Parlement, le 13 juin, du budget 2024-2025, prévoyant notamment une TVA de 16% sur le pain et une taxe annuelle de 2,5% sur les véhicules particuliers.

Si de précédentes journées de mobilisation réclamant le retrait de ces nouvelles taxes s’étaient déroulées dans le calme, la manifestation de mardi à Nairobi a tourné au bain de sang, notamment aux abords du complexe de l’Assemblée nationale et du Sénat, dont certains bâtiments ont été incendiés et saccagés.

Selon plusieurs ONG, la police a tiré à balles réelles pour tenter de contenir la foule, qui a forcé les barrages de sécurité pour pénétrer dans le complexe, une attaque inédite dans l’histoire du pays, indépendant depuis 1963.

Le porte-parole du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a réclamé mercredi que les responsabilités soient «clairement» établies concernant la mort des manifestants.

Le Kenya est encore sous le choc de ces violences, qui ont notamment vu des émeutiers prendre d’assaut le Parlement, brûlant des parties du bâtiment et faisant fuir les législateurs.

ACP/ODM

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