Kinshasa, 5 juillet 2025 (ACP).– Une étude menée à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo (RDC), et présentée, vendredi, à l’Université pédagogique nationale a révélé une situation préoccupante pour les casseurs des pierres exerçant quotidiennement dans les zones de la roche-mère radioactive.
«(…) Ceux de casseurs qui travaillent dans les carrières et y passent toute leur vie à casser la roche-mère pourront, à la longue, développer des effets stochastiques qui entraineraient des maladies et même la mort, selon le niveau de la dose accumulée», a indiqué Georges Katuka Okita-Djua, diplômé d’Etudes approfondies en Sciences physiques, dans la présentation de sa thèse portant le titre : «Détermination du taux d’irradiation des Grès Feldspat Formation de l’Inkisi exploités dans les carrières de Kinshasa analysé par le critère de Chauvenet et la méthode de Krige».
Face à ces constats, l’auteur a pensé qu’il était indispensable de recommander des mesures de protection immédiates dont la mise en place de dispositifs de détection de radiation (dosimètres) pour chaque travailleur, des contrôles médicaux réguliers, ainsi qu’une campagne massive de sensibilisation sur les risques liés aux roches radioactives.
Pour ce chercheur, les deux méthodes exploitées ont convergé vers le même résultat, relevant que les pierres extraites dans les sites de Kinshasa-ouest ont de faibles taux d’irradiation. Mais, bien que l’exposition prolongée constituait un danger, les acheteurs des dites pierres et les constructeurs des maisons avec les moellons provenant de ces roches sont exposés à aucun danger.
«Donc, elles ne présentent aucun danger pour les acheteurs des moellons ni pour les constructeurs des maisons. Ces pierres détachées de la roche mère, présentent une radiation qui diminue au fil de temps», a-t-il conclu.
L’irradiation des roches utilisées dans la construction évoquée
Cette thèse qui a obtenu la mention grande distinction, a été présente à la Faculté des Sciences/Département de Physique et Sciences appliques. Elle avait tablé sur les conséquences d’irradiation des roches utilisées dans la construction des bâtisses domestiques à Kinshasa sur la santé de l’homme.
«Cette étude porte sur la détermination de taux d’irradiation des grès feldspathiques de la formation de l’Inkisi exploités dans les carrières de Kinshasa-ouest», a indiqué Georges Katuka.
Dans cet exercice, l’auteur de la thèse a «déterminé le taux d’irradiation des roches utilisées dans la construction des bâtisses domestiques et leurs conséquences sur la santé de l’homme, à la suite des effets stochastiques, en exploitant deux procédés le critère de Chauvenet et une méthode géostatistique, dite méthode de Krige».
«Nous avons diligenté une enquête auprès des casseurs et concasseurs dans 11 carrières artisanales et 12 industrielles, par le biais d’un questionnaire, en vue de déceler les maladies contractées par les sujets enquêtés. Aussi avons-nous prélevé les échantillons des pierres rocheuses et procédé à leur analyse dans les laboratoires de l’Université Pédagogique Nationale (UPN), pour s’assurer de leur teneur d’irradiation», a-t-il expliqué. ACP/C.L.