Kinshasa : l’instrumentalisation du cadre  juridique en Afrique analysée dans une thèse

Kinshasa, 31 juillet 2024 (ACP).- L’instrumentalisation du cadre  juridique et institutionnel comme mode d’accession au pouvoir en Afrique a fait l’objet d’une thèse doctorale soutenue mercredi, à l’Université pédagogique nationale (UPN), à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo.

«Cette étude a porté sur le mode d’accession et de consolidation du pouvoir en Afrique l’instrumentalisation du cadre juridique et institutionnel, (…)», a indiqué le chef de travaux Francis Kalombo, auteur de la thèse.

«Nous nous sommes interrogés si les élections participent effectivement à la dévolution du pouvoir ou c’est par le contournement des règles de jeux qu’on y accède. Ceci nous a encore poussés plus loin à savoir si cela est de nature à instaurer et consolider les systèmes démocratiques ou il s’agit de la consécration de l’autocratie», a-t-il ajouté.

Selon le récipiendaire, ses recherches ont permis d’affirmer que l’instrumentalisation des cadres juridiques et institutionnels en Afrique confère le pouvoir et non le contraire.

«A cet effet, de manière anticipative, nous sommes arrivés à formuler l’hypothèse selon laquelle l’instrumentalisation des cadres juridiques et institutionnels par leur contrôle confère le pouvoir et non le contraire. Par-là, nous sommes d’avis que cela pourrait constituer un nouveau mode d’accession, de consolidation et de pérennisation du pouvoir dans un système autocratique fondé sur l’oligarchie clientéliste», a renchéri M. Kalombo.

«Si l’Afrique a eu, dans son parcours historique, à se distinguer dans l’application de plusieurs mécanismes d’accession au pouvoir, elle n’a pas non plus dit le dernier mot dans le contournement du processus démocratique amorcé à l’aube de la décolonisation», a soutenu Francis Kalombo.

Il a estimé que dans la vague de la démocratisation de 1990, après la débâcle des régimes autoritaires, les Chefs d’État autocrates se sont mobilisés pour jouer le jeu démocratique en consolidant leurs pouvoirs par les processus électoraux à plusieurs variables.

Par ailleurs, le chef de travaux a préconisé l’institutionnalisation de l’État et la modélisation d’une démocratie adaptée aux pays africains. Il s’agit, d’après lui, d’inventorier les atouts de la démocratie «consociative» rénovée aux modèles des sociétés traditionnelles congolaises.

Et de conclure : «C’est pour recentrer les efforts sur la volonté de vivre ensemble et la représentativité de tous dans la recherche du bonheur collectif qu’individuel». ACP/C.L.

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