Kinshasa, 03 novembre 2020 (ACP).- La Haute académie de la société civile congolaise (HASCO) a préconisé la tenue d’un forum de «vérité et réconciliation» pour mettre fin à la crise au sein des institutions du Pays, dans un mémorandum transmis au Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo en prélude des consultations qu’il a annoncées.
Selon le directeur exécutif de cette structure, Richie Lontulungu, qui l’a annoncé mardi à l’ACP, ce forum ne doit pas favoriser le partage du pouvoir qui est à la base des crises récurrentes au pays. Il doit cependant respecter et préserver le cadre constitutionnel afin d’éviter l’éternel recommencement.
La HASCO estime que le pays n’a pas besoin d’un partage de pouvoir et moins encore d’un gouvernement d’union nationale.
«La tenue d’un dialogue politique en RDC n’est pas une urgence nationale pour l’heure car, ceci ne fera qu’attiser des intérêts partisans et réduire la vie de la Nation à la réalisation des quelques objectifs spécifiques… Il apparaît évident que tout arrangement politique conclu en dehors du cadre constitutionnel et loin de la légitimité conférée par les élections sera toujours une solution fragile et vulnérable», a-t-il dit.
Richie Lontulungu a déploré l’existence de plusieurs problèmes structurels de base qui font que la RDC retombe dans un cycle infernal de crises.
Ces problèmes, a-t-il précisé, sont d’ordre individuel et communautaire et ne peuvent trouver de solutions que dans le cadre d’un forum de vérité et réconciliation qui aboutira à une série de pardons mutuels entre les parties opposées et à un pardon général.
Il espère que «le pacte citoyen national reconnaîtra le pouvoir d’action de la constitution et des lois du pays à partir du moment où le forum prendra fin. Une telle disposition suffira pour rassurer les uns et les autres afin de contribuer à la reconstruction du pays».
Le partage de pouvoir sur base de dialogue, l’une des causes des crises récurrentes en RDC
D’après la Haute académie de la société civile congolaise, le partage de pouvoir après un dialogue politique est l’une des causes qui conduisent toujours à des crises en République démocratique du Congo.
«Suite à ce raccourci, tout pouvoir élu légitimement par le peuple sera, sciemment attaqué politiquement et physiquement par des forces coalisées pour ramener le compteur à zéro et gérer le pays en dehors du cadre constitutionnel légitime», a-t-il déclaré.
C’est pourquoi, souhaite-t-il, ce forum ne doit en aucun cas aboutir à un quelconque partage du pouvoir mais plutôt à un agenda commun pour la RDC qui sera applicable à partir des élections de 2023 et dont les réformes commenceront à être implémentées progressivement.
Dans un tel forum, a-t-il soutenu, toutes les parties concernées par des tensions et des malentendus pourront se dire des vérités en face sous un ton patriotique. Les questions qui ont toujours causé des divergences sur le plan politique, seront discutées, des voies alternatives proposées et adoptées pour faire repartir le pays sur de nouvelles bases et ce, en perspective des échéances à venir.
«Cela sera sans incidence sur le mandat du régime au pouvoir, ses corollaires ne menaceront pas les intérêts des forces ayant remporté les élections de 2018. Ça sera aussi un départ vers le changement », a rassuré Richie Lontulungu ACP/ ZNG/Cfm/May