Kinshasa, 15 décembre 2023 (ACP).- Le premier ministre hongrois Viktor Orban a exigé vendredi le déblocage de fonds à destination de son pays avant de lever son veto à une nouvelle aide financière de 50 milliards d’euros de l’Union européenne en faveur de l’Ukraine, a – t – on appris de source diplomatique européenne cité par les médias internationaux.
« La Hongrie s’est opposée fermement à un accord sur un programme d’aide de 50 milliards d’euros de l’Union européenne (UE) à l’Ukraine. Leur premier ministre sollicite la réouverture du dossier de fonds à destination de la Hongrie gelés par l’UE jusqu’à ce jour », a déclaré Mark Rutte, Premier ministre néerlandais.
« Face à ce refus, les dirigeants ont décidé de reprendre les discussions en janvier 2024 », a – t – elle ajouté.
Le Premier ministre hongrois Viktor Orban décidé d’abattre toutes ses cartes en posant clairement ses conditions. Il a fait un lien direct entre cette aide financière à l’Ukraine et les fonds que son pays espère recevoir et qui sont gelés par l’Union européenne.
Bruxelles devait apporter 50 milliards d’euros à l’Ukraine, point sur lequel Viktor Orban reste inflexible.
La Hongrie ne peut pas toucher ce montant en raison des atteintes à l’État de droit qui lui sont reprochées par Bruxelles. Si l’UE veut modifier ses règles budgétaires pour aider l’Ukraine, a dit le dirigeant hongrois, ce serait « une excellente occasion de dire que la Hongrie devrait recevoir l’argent auquel elle a droit ».
L’UE avait prévu d’accorder à l’Ukraine une aide de 50 milliards d’euros, composée de 33 milliards de prêts et de 17 milliards d’euros de dons, sur quatre ans à compter de l’an prochain. Cette nouvelle aide est jugée cruciale à Kiev, au moment où une aide américaine de plus de 60 milliards de dollars reste bloquée au Congrès en raison de réticences d’élus républicains.
À la veille de ce sommet européen, la Commission a déjà accepté de débloquer 10 milliards d’euros. Cette proximité de calendrier lui a d’ailleurs été vivement reproché à la Commission, de nombreux eurodéputés accusant l’Europe de céder au chantage exercé par la Hongrie.
Du côté des dirigeants européens cependant, on réfute ces accusations : « les fonds seront dégelés uniquement s’il y a des progrès réels de la part de la Hongrie », a déclaré vendredi matin le Premier ministre belge Alexander de Croo. Le dirigeant belge va assurer à partir du 1ᵉʳ janvier la présidence semestrielle du Conseil de l’Union européenne, et aura donc la lourde charge de piloter ces négociations avec la Hongrie, pour que, sur ce point également, Viktor Orban n’entrave pas le soutien de l’Europe à l’Ukraine.