Kinshasa, 29 novembre 2024(ACP).- La protection et la promotion de la liberté d’expression des journalistes en contexte d’urgence, notamment en République démocratique du Congo, ont fait l’objet, jeudi, d’un atelier de l’Unesco, organisé à Kinshasa, la capitale, afin de mobiliser l’opinion au respect d’une liberté responsable de la presse. « L’Unesco a un mandat très clair, en tout ce qui est lié à la protection des journalistes et à la promotion de la liberté d’expression, et c’est dans ce cadre que nous avons organisé cette table ronde pour parler de cette question. Il ne s’agit pas seulement de protéger des individus, mais de protéger la liberté de la presse, d’expression (…) c’est de ce travail que nous parlons », a déclaré Isaias Barreto de Rosa, représentant-Pays de l’Unesco. Il l’a dit, au cours de cet atelier, organisé en marge de la « Journée internationale de la fin de l’impunité pour les crimes commis contre les journalistes », célébrée le 2 novembre de chaque année. « Nous avons tous le devoir de promouvoir la liberté d’expression et la protection des hommes et des femmes qui travaillent pour nous apporter des informations crédibles, vérifiées, qui sont un pilier de la démocratie et même de l’État de droits», a martelé M. Barreto. Cette séance de travail s’est inscrite, dans le cadre du travail mené par l’Unesco en RDC, en ce qui concerne la protection des journalistes dans un contexte impératif du maintien d’ordre public. « Nous avons organisé dans plusieurs provinces au niveau de la RDC, des activités de renforcement de capacités avec les journalistes et les policiers, parce que souvent, lors des manifestations publiques, il y a toujours des confrontations entre eux et très souvent cela est dû à une incompréhension du travail des journalistes et des policiers », a-t-il expliqué.
Le harcèlement des journalistes en ligne dénoncé en RDC
Cette table ronde, a aussi mis en évidence, des actions de plaidoyer concrètes pour réduire les crimes et impunités faites contre les journalistes en RDC, dont le harcèlement a été dénoncé, au cours de ces échanges. «Cet harcèlement s’explique notamment par le biais de ce qu’on appelle ici chez nous, des milices numériques (…) Vous avez une balle d’attaques basées sur l’identité, fake news. Vous avez souvent une pression, à chaque fois que vous publiez», a déploré Patient Ligodi, vice-président de l’Association des médias d’information en ligne (MILRDC), précisant que cette question, est à placer en première position en termes de sécurité des journalistes en période de crise et d’urgence. Pour lui, trois dimensions sont liées à la crise en RDC, dont couvrent les journalistes congolais dans l’exercice de leur travail, à savoir: «la crise sécuritaire, avec tous les conflits au niveau de l’est du pays (…). Deuxième nous avons trois épidémies permanentes dans notre pays (Choléra, Mpox, choléra). On a encore la crise politique avec un processus électoral qui ne finit pas», a-t-il renseigné. De son côté, le Pr congolais Lino Pungi, expert en communication, a rappelé que, dans le plan d’actions de l’Unesco, le renforcement des capacités des hommes de la presse, s’oriente vers deux volets. «Dans le sens de faire en sorte que le journaliste continue à bien faire son travail en respectant les règles de déontologie, et en même temps aussi, le renforcement des capacités dans la défense du journaliste soit seul ou en corporation», a indiqué le professeur. Dans ce plan d’actions des Nations unies, on retrouve également : «la sensibilisation, l’interprétation des normes, le suivi et l’établissement des rapports, la recherche ainsi que la mise en place d’une coalition». Ce travail de l’Unesco centré sur l’état des lieux et perspectives, de la sécurité des journalistes en ligne en période de crise et d’urgence en RDC, a connu la participation des structures des journalistes telles que la Journaliste en danger (Jed) de l’Union nationale de la presse congolaise (UNPC) et Médias d’information en ligne (Mil). Cet atelier, ayant examiné singulièrement les cas des Webjournalistes en période de crise, a été principalement l’occasion de procéder à l’état des lieux de l’adoption de la nouvelle loi sur la presse, issue des états généraux de la Communication et des médias. La date de cette journée internationale a été choisie en mémoire de deux journalistes français, Ghislaine Dupont et Claude Verlon, assassinés le 2 novembre 2013 au Mali. Cette résolution historique condamne toutes les attaques et violences perpétrées contre des journalistes et des travailleurs des médias. ACP/