La lutte contre la corruption recommandée pour améliorer le pouvoir d’achat des populations

Kinshasa, 07 juillet 2024 (ACP).- La lutte contre la corruption et les détournements des deniers publics en République démocratique du Congo a été recommandée samedi à Kinshasa, pour améliorer le pouvoir d’achat des populations, au cours d’une conférence-débat sur « la gestion économique de la RDC, 64 ans après l’indépendance ».

« En 2023, la RDC est entrée dans le Top 10 des meilleures économies africaines. Au regard de ces résultats, pour faire bénéficier à la population de toutes ces performances, la RDC doit lutter contre la corruption et le détournement des deniers publics afin d’améliorer les pouvoirs d’achat des populations », a déclaré le professeur Godé Mpoyi.

Le professeur Godé Mpoyi

Intervenant sur « l’économie congolaise de 1960 à 2024, gros plan », le Pr. Godé Mpoyi a souligné que dans la construction de la RDC, chaque régime a joué sa partition mais à des degrés différents. « Le dollar américain d’avant les années 90 n’est pas totalement celui de nos jours. Il s’est déprécié mais dans des proportions limitées. Depuis que le Congo existe, c’est seulement en 2024 que la RDC a achevé avec succès le programme négocié avec le Fonds monétaire international (FMI) », a-t-il ajouté.

Après sa lecture sur les différentes politiques économiques et des recettes budgétaires de 1960 à 2024, le Pr. Mpoyi  a souhaité que la mise en œuvre d’une politique économique puisse tenir compte d’un certain nombre d’objectifs dont la croissance, l’emploi et la stabilité des prix, et que les politiques publiques puissent reposer sur la cible qui est la population, appelée à tirer des dividendes d’une croissance économique.

De son côté, le professeur Daniel Mukoko Samba, vice-Premier ministre en charge de l’Economie qui réagissait sur « l’économie de la RDC de 2024 à 2028 : espoir ou désespoir %? », a préconisé le choix de la trajectoire de développement, notamment dans la formation du capital humain qui constitue un modèle de gestion des ressources minières, afin de parvenir au décollage du pays.

Le vice-Premier ministre en charge de l’Economie

Il a souligné la nécessité de prendre courage pour faire face aux difficultés de la RDC, avant de signaler que son ministère a levé l’option de s’atteler sur le redressement productif qui vise trois objectifs, à savoir la sécurité alimentaire, la transformation des produits locaux et la diversification des exportations.

Résumant son intervention sur « l’analyse critique du plan d’industrialisation de la RDC », Julien Paluku, ministre du Commerce extérieur, a indiqué que ce plan présente une approche méthodologique adaptée et montre comment l’abondance des ressources naturelles peuvent contribuer au développement de la RDC.

« Il est temps avec la vision du Président de la République, de réduire en RDC des importations qui coûtent plus de trois milliards de dollars. Ce plan d’industrialisation est basé sur les différents espaces de la RDC et montre comment construire par exemple, les routes de déserte agricole, le support infrastructurel de base aux zones industrielles. L’ambition, c’est de faire en sorte que les villages se modernisent pour éviter l’exode rural et attirer les gens vers les villages », a-t-il soutenu.

Pour la création des banques publiques et des investissements

Exposant sur le thème « Croissance inclusive en République démocratique du Congo : quelques mécanismes de financement adaptés », le Pr. William Pambu, vice-gouverneur à la Banque centrale du Congo (BCC), a émis le vœu de privilégier la création des banques publiques de développement qui vont s’occuper des investissements à forte intensité des mains d’œuvres.

Pour lui, il est important de développer les notions liées à la redistribution des revenus, à la production, à la création d’emplois de qualité pour absorber le chômage en grand nombre avec la rémunération sécurisée et l’épargne réelle et positive, ainsi que la stabilité monétaire susceptible de soutenir la croissance inclusive.

Le programme de 145 territoires apprécié pour le développement rural

Mettant en exergue le programme des 145 territoires, le professeur David Lubo, président de l’Association des professeurs de l’Université de Kinshasa (APUKIN), a salué le projet initié par le Président Félix Tshisekedi.

« Sans le milieu rural, la RDC n’est rien. Ayant compris cette vision, le Président de la République Félix Tshisekedi a lancé un projet de 145 territoires. En concevant une telle idée et en la mettant en pratique, c’est le vrai leadership pour le développement rural », a-t-il dit.

A l’issue de son intervention sur la « politique de développement rural : nécessité d’adaptation des politiques publiques à l’émergence de la RDC », le Pr. Lubo a suggéré la réhabilitation des routes, des voies ferrées et fluviales, ainsi que l’industrialisation des produits alimentaires et autres produits.

Au paravent, Thérèse Sombo, ministre de l’Enseignement supérieur et universitaire a ouvert cette conférence organisée par la faculté des Sciences économiques et de gestion de l’Université de Kinshasa (Unikin) sous le thème principal : « Gestion économique de la RDC 64 ans après l’indépendance : rétrospective et prospective ».

Elle a rappelé la mission d’une Université qui consiste à faire des recherches, de l’enseignement et rendre service à la société dont cette conférence est le cadre indiqué pour prendre des résolutions idoines devant contribuer au développement du pays. Plusieurs autres thématiques ont été abordées, notamment, « réforme des finances publiques de l’administration en RDC » et « l’économie congolaise : plaidoyer pour une croissance inclusive ». ACP/

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