La menace djihadiste s’étend vers le Golfe de Guinée et le Bénin

Kinshasa, 15 octobre 2022 (ACP).- La frontière entre le Bénin et le Niger, qui longe les eaux du fleuve Niger, avait été épargnée par la violence djihadiste qui sévit au Niger depuis des années, mais elle est désormais confrontée à cette menace, a-t-on appris samedi des agences internationales de presse.

À Gaya, une ville très proche de cette frontière, les habitants vivent dans la peur.

« Nous vivons dans la peur, car le mal qui arrive à votre voisin risque de vous toucher. Nous voulons que les autorités anticipent avant que cela ne nous arrive. Si de l’autre côté (au Bénin) nous arrivons à résoudre le problème, alors il ne viendra pas au Niger », ont laissé entendre les victimes de ces attaques.

« Comme les terroristes sont à la frontière des deux pays, s’ils sont chassés au Bénin, ils se retireront au Niger et nous aurons des problèmes », a souligné Mamane Sani Harouna.

En septembre, des hommes armés ont mené une première attaque contre un poste-frontière à Malanville dans le nord-est, la ville du Bénin la plus proche du Niger, faisant deux morts.

Mais également Niger doit faire face aux attaques régulières et meurtrières de groupes djihadistes liés et au groupe État islamique au Sahel dans l’ouest et, dans le sud-est, à celles de Haram et du groupe État islamique en Afrique de l’Ouest. Le groupe  djihadiste Etat islamique (EI) a revendiqué pour la première fois une attaque dans le Nord du Bénin, exécutée par sa branche au Sahel, confirmant l’extension de ses activités vers le Golfe de Guinée. Pour le Président nigérien, les Etats doivent coopérer.

« Le Bénin est un partenaire stratégique pour le Niger. C’est un partenaire commercial, important et quand on connaît les actions de ces forces (djihadistes, et leur volonté d’ouvrir des fronts de l’autre côté, nous sommes aussi appelés à prévenir de tels événements », a expliqué Mohamed Bazoum.

Le Niger a réceptionné cette semaine de nouveaux équipements militaires, offerts par son partenaire américain, dans la lutte contre les djihadistes très actifs dans l’ouest et le sud-est du pays. Ces équipements seront notamment destinés au centre d’entraînement des Forces spéciales antidjihadistes, à Tillia, dans la région de Tahoua dans l’ouest du pays.

ACP/KHM/ODM/GGK/KAI

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