La ministre du Genre  appelle à davantage d’efforts pour la mise en œuvre de la politique Genre du gouvernement de la RDC

Kinshasa, 1er août 2022 (ACP).- La ministre du Genre, famille et enfant, Gisèle Ndaya, a lancé  un appel à l’unisson aux partenaires traditionnels, aux organisations non gouvernementales tant nationales qu’internationales et à celles de la Société civile pour mettre les bouchées doubles dans la mise en œuvre de la politique Genre du gouvernement  de la République démocratique du Congo (RDC), afin de parvenir aux résultats escomptés.

La ministre Gisèle Ndaya a fait cet appel, face aux défis  pour l’atteinte des Objectifs pour le développement durable (ODD) 1 et 2 qui visent à éliminer la pauvreté extrême et la faim, ainsi que pour passer à l’ODD 5 qui vise l’égalité des sexes, dans son allocution à l’occasion de la célébration pour la 60ème fois, dimanche 31 juillet 2022 à Kinshasa, de la Journée panafricaine de la femme africaine (JPFA).

Tout en saluant le Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, champion de la masculinité positive, pour son implication dans la valorisation de la Femme Africaine en général et de la Femme Congolaise en particulier, ainsi que son souci de faire avancer l’agenda des femmes et jeunes filles congolaises, la ministre Gisèle Ndaya a reconnu : « du chemin a été parcouru, du chemin reste à parcourir ».

« Les avancées enregistrées par le gouvernement congolais dans l’agenda de la femme ne doivent pas nous dérober de la responsabilité qui nous incombe dans les efforts d’éradication des Violences Basées sur le Genre qui doit passer par l’égalité des sexes et l’autonomisation de la femme et jeunes filles car il y a encore un long chemin à parcourir », a-t-elle fait savoir.

En effet, la situation de la femme en RDC est intimement liée au poids des us et coutumes néfastes, contribuant souvent à la normalisation de certains types de violences basées sur le genre.

Cette situation, a-t-elle  souligné, est encore aggravée par des multiples crises aiguës, depuis plus de deux décennies, dues aux conflits armés, principalement dans la partie-Est de notre pays, exacerbant ainsi les risques pour les femmes et les jeunes filles de subir des violences sous toutes ses formes.

Les femmes représentent près de 70% de la main d’œuvre agricole en RDC

Les femmes sont des actrices essentielles du monde agricole et représentent, à ce jour, près de 70% de la main d’œuvre agricole en RDC, a affirmé la ministre  Ndaya, avant de faire remarquer que la promotion de la femme passe aussi par la sécurité alimentaire et nutritionnelle, tel que  recommande le deuxième volet du thème national de la Journée Internationale de la femme Africaine pour cette année.

« Nul n’ignore que les femmes jouent un rôle crucial dans la gestion de l’alimentation et la bonne nutrition au sein de la famille. Malheureusement celles-ci sont davantage victimes de la sous nutrition au même rang que les enfants. Car, elles sont en plus l’objet de discriminations spécifiques telles que dans la privation de nourritures succulentes à raison des us et coutumes. Ces nombreuses inégalités coûtent cher à la société congolaise, y compris en termes des pertes de la production agricole, de la sécurité alimentaire et de croissance économique », a-t-elle soutenu.

Cependant, la situation nutritionnelle en RDC laisse à désirer car, elle est caractérisée par une malnutrition chronique qui reste une urgence.

En effet, a-t-elle précisé,  les statistiques de 2021 indiquent qu’environ 27 millions de personnes en RDC connaissent des niveaux élevés d’insécurité alimentaire aigüe dont près de 860.000 enfants de moins de cinq ans et près de 470.000 femmes enceintes ou allaitantes souffrent de malnutrition aigüe.

La journée panafricaine des femmes, a-t-elle rappelé, a été créée pour reconnaitre et affirmer le rôle de l’organisation des femmes pour la liberté politique de l’Afrique et pour promouvoir le statut social et économique des femmes sur le continent.

Elle a été  consacrée  à l’occasion du premier congrès de l’Organisation Panafricaine des Femmes qui s’était tenu à Dakar, au Sénégal, le 31 juillet 1974.

La date historique souvent retenue pour cette journée est le 31 juillet 1962. Ce jour-là, à Dar es Salaam (Tanzanie), des femmes de tout le continent africain s’étaient réunies pour la première fois et avaient créé la première organisation de femmes, la « Conférence des Femmes Africaines » (CFA).

Cette journée offre une opportunité nationale, continentale et mondiale de rappeler et de souligner le rôle important des femmes africaines dans l’évolution d’une identité panafricaine porte, avec des valeurs, des objectifs et vision partagée pour l’avenir.

Pour cette édition 2022, le thème international retenu est : « Vers la promotion du capital humain des femmes pour un développement durable inclusif tout en renforçant la sécurité alimentaire et la nutrition en Afrique ».

De ce thème international découle le thème national : « Lutter contre les violences et assurer la sécurité alimentaire et nutritionnelle par la promotion de la femme ».

Clôture de la 5ème édition du forum national des ministres et chefs des divisions provinciaux du Genre

Cette journée panafricaine de la femme, rappelle-t-on, a été célébrée au lendemain de la clôture de la 5ème édition du forum national des ministres et chefs de division provinciaux en charge du genre et sera suivie de la célébration de la Semaine mondiale de l’allaitement maternel, par une activité innovante de sensibilisation des maris pour accompagner leurs femmes dans toutes les étapes de l’allaitement.

Au cours de ces assises de trois jours, Mme Mireille Betay, ministre provinciale du genre de la province de Tshuapa a exigé que les partenaires techniques et financiers viennent en aide à la population congolaise en contrepartie de la protection de la forêt équatoriale pour que cette dernière cesse de subir la pression de la part de la population, avant d’inviter les femmes à adhérer aux différents partis politiques et créer les leurs pour briguer des mandats publics aux échéances électorales.

Pour sa part, la ministre provinciale du genre du Kasaï, Denise Muluka, a indiqué qu’il y a des avancées dans sa province en ce qui concerne la libre expression de la femme dans le cadre de la gestion de la chose publique. Ce qui a consacré son autonomisation, car actuellement la prise en charge holistique des femmes a été assurée concernant les violences basées sur le genre (VBG).

La cheffe de division provinciale du Sankuru, Véronique Ngondu, a encouragé les partenaires de venir aider sa province à décoller car depuis le démembrement, sa province est en retard.

Le ministre provincial de l’Equateur, Trésor Bisalu, a invité les partenaires à penser à la femme rurale qui contribue à la protection de l’environnement en lui octroyant des microcrédits pour son autonomisation. « La masculinité positive se porte bien à l’Equateur, la preuve est qu’étant homme, je suis ministre provincial du genre », a-t-il fait savoir.   ACP/KHM/ODM/NKV/MMC/VVS/MBK/MME

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