La mise en œuvre du processus de retrait de la Monusco enclenchée (VPM/Affaires étrangères)

Kinshasa,  24 octobre 2023 (ACP).-  La mise en œuvre du retrait progressif, responsable et durable de la Mission de l’ONU pour la stabilisation au Congo (Monusco), est enclenchée, a-t-on annoncé lundi, à Kinshasa, lors du briefing du gouvernement axé sur le  « Retrait accéléré, progressif et responsable de la Monusco à partir de décembre 2023 : enjeux et perspectives ».

« Nous avons convenu entre le gouvernement de la République et la Monusco pour un retrait progressif, responsable et durable de la Monusco et nous y travaillons » a déclaré le vice-Premier ministre, ministre des Affaires étrangères,  Christophe Lutundula,  avant de rappeler la position de la République démocratique du Congo présentée aux 5 membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies à New York et surtout l’adresse assez forte à la 78ème session de l’Assemblée générale de l’ONU, du Président de la République Félix Tshisekedi, qui a insisté à juste titre sur le retrait de la mission onusienne.

 Le chef de la diplomatie congolaise a révélé  que lorsque le Président Tshisekedi a rencontré M. Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU,  il a lancé une phrase qui dit tout : « Vous avez demandé que la Monusco aille, moi je vous dis que je veux m’en aller. » Tout s’est passé dans la compréhension et l’harmonie, a dit Christophe Lutundula.

 Il a, par ailleurs, rappelé la déclaration du Président du Conseil de sécurité qui a encouragé le gouvernement congolais et l’ONU dans le groupe de travail conjoint à élaborer d’ici novembre le plan de désengagement complet de la mission de l’ONU.

 A cet effet  le vice-Premier ministre Lutundula a fait savoir que « la RDC et la Monusco ont débuté  ce lundi 23 octobre, le processus d’élaboration du plan de retrait de la Mission, comme demandé par Kinshasa ».

 Il a expliqué les mesures clés du « Plan de désengagement des troupes de la Monusco, le chronogramme du retrait (entre l’état-major de la RDC et le commandement de la Monusco et les modalités pratiques de la reprise des activités actuellement exercées par la mission onusienne que la RDC va continuer avec l’appui des partenaires traditionnels (le projet du fonds et les agences de la Monusco).

En outre, a-t-il dit, « nous allons élaborer le plan de la réduction progressive des effectifs de la Monusco.

Nous allons aussi élaborer un document qui montre comment l’ensemble du dispositif de la Mission va commencer à partir. Le 5ème document doit préciser ce que la Monusco, au moment où elle se retire, fera encore », a-t-il noté.  Le vice-Premier minitre Lutundula a précisé que d’ici le 15 novembre, tout le travail devra être terminé, mettant en garde contre tout triomphalisme. « Le Président s’y est impliqué mais gare au triomphalisme.

 On ne peut pas minimiser ce qui a été fait mais ce n’est pas terminé.

 Nous sommes entrain de travailler. C’est maintenant que nous devons nous-mêmes maîtriser notre destin dans ce dossier que nous avons voulu, que le Président voudrait exemplaire dans le cadre des troupes des Nations unies », a-t-il martelé. Intervenant à  son tour,  le ministre de la Communication et médias, Patrick Muyaya, a fait part de nouveaux massacres du M23 dans la localité de Tongo, dans la province du Nord-Kivu (est de la RDC), suite à  une incursion de ce mouvement terroriste appuyé par le Rwanda, dont les troupes ont franchi notre frontière.

A cet effet, a-t-il dit, le Gouverneur militaire du Nord-Kivu a saisi le Comité du mécanisme conjoint de vérification,  ajoutant que « le gouvernement pourra en tirer toutes les conséquences ».

Il a, par ailleurs,  souligné  l’importance pour le gouvernement congolais d’activer ce processus de retrait.

« Il est évident qu’après la sortie en septembre du secrétaire général António Guterres relevant l’incapacité de la mission de répondre à la menace du M23, cela a suscité beaucoup de colère, et a créé une crise de confiance dans nos populations.

Et il fallait bien que le gouvernement en tire la conséquence. Nous sommes un gouvernement sur écoute », a-t-il dit. ACP/

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