Kinshasa, 05 mai 2025 (ACP).- La République démocratique du Congo est devenue un exemple à suivre pour les pays africains, en matière de défense et de promotion de la liberté de la presse, d’après le ministre de la Communication et médias, lors d’une cérémonie, lundi, à Kinshasa.
« Ce que nous célébrons aujourd’hui va bien au-delà d’une simple date commémorative. Nous célébrons aussi l’engagement de notre pays dans la défense et la promotion de la liberté de la presse pour une République véritablement démocratique. Un bel exemple à suivre dans la région », a déclaré Patrick Muyaya, à l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse, célébrée le 3 mai de chaque année.
« Nous rendons hommage aussi à une volonté politique : celle qui ne craint pas la critique, dans un contexte de pluralisme d’opinion et de pensée, parce qu’elle puise aussi sa force dans la contradiction, la justice, la redevabilité et la dignité », a-t-il renchéri, soulignant que ces acquis sont la manifestation d’une volonté politique ferme à une vision éclairée et à un engagement collectif sans faille, malgré le contexte de crise sécuritaire au pays.
Au niveau national, a poursuivi le ministre, le Gouvernement congolais, sous le leadership du Président Tshisekedi, a su donner à la presse la place d’un partenaire à la reconstruction nationale.
« Votre vision a fait de la presse congolaise non pas un contre-pouvoir hostile, mais un co-bâtisseur de la nation », a-t-il affirmé au Chef de l’Etat.
Mobilisation contre la désinformation

Abordant le thème de cette journée, le ministre Muyaya a salué, au nom du Gouvernement, la bravoure des professionnels des médias de la RDC dans la lutte contre la désinformation et la propagation des contenus opposés au patriotisme et à la cohésion nationale.
« Jamais auparavant l’on a vu les journalistes congolais être aussi mobilisés, caméras, micros et stylos en main, pour lutter contre la campagne de désinformation et de division, afin de prévaloir le patriotisme et la cohésion nationale », a-t-il dit.
Il est aussi revenu sur les sentiers déjà battis ensemble avec cette catégorie professionnelle pour relever son secteur, en invitant chaque acteur à s’impliquer davantage.
« Tous les pas que nous avons accomplis jusqu’à ce jour l’ont été parce que nous avons une volonté commune : celle de transformer notre paysage médiatique dans un environnement mondial où l’information est une ressource stratégique, capable d’orienter les devenirs des nations », a fait savoir Patrick Muyaya, rassurant que le Gouvernement reste engagé à mettre tout en œuvre pour booster ce secteur.
« Nous avons su, pour les objectifs communs, mettre de côté nos divergences. C’est aussi dans cet esprit que nous devons continuer le travail (…) Pour notre part, et sous la conduite de la Première ministre, nous continuerons à répondre à notre devoir de redevabilité et à demeurer votre partenaire de marche pour le progrès permanent de notre secteur », a rassuré le ministre.
Aux journalistes, Patrick Muyaya a encore insisté sur la vigilance qui s’impose à eux « dans un contexte où l’intelligence artificielle, mal utilisée dans votre domaine, peut conduire à la déstabilisation de la société congolaise ».
« Vous ne devez pas non plus manquer, à chaque occasion, à votre obligation de responsabilité, d’équilibre, d’éthique professionnelle et de respect de la vie privée. Vous constituez notre rempart contre tous les dérapages inhérents à l’explosion de la parole avec la montée en puissance des réseaux sociaux », a-t-il poursuivi.
L’UNPC pour l’application des reformes des états généraux
Intervenant à son tour, le président de l’Union nationale de la presse congolaise (UNPC), Kamanda Wa Kamanda Muzembe, a plaidé pour la mise en application urgente des recommandations des derniers états généraux de la Communication et médias.
« J’en appelle à l’implication du président du Comité de suivi des états généraux de la Communication et des médias, en la personne du ministre Muyaya, qui sont toujours en attente de mise en application, notamment des recommandations sur le statut journalistique en RDC », a-t-il dit.
L’histoire nous enseigne que dans les moments de crise, l’information devient aussi cruciale que les armes. Pendant les guerres, les puissances ont toujours cherché à manipuler les masses à travers les récits.
« Mais aujourd’hui, la guerre de l’information ne se mène plus à coups de tracts ou d’affiches. Elle se déroule désormais sur les réseaux sociaux, à travers des vidéos, des textes générés par des intelligences artificielles », a, à son tour, déclaré Christian Bosembe, président du Conseil supérieur de l’audiovisuel congolais (CSAC), en énumérant les faiblesses de l’IA, dans le paysage médiatique congolais.
Le 3 mai de chaque année le monde entier célèbre cette journée pour rappeler aux gouvernements la nécessité de respecter leur engagement en faveur de la liberté de la presse. C’est également une journée de réflexion pour les professionnels des médias sur les questions relatives à la liberté de la presse et à l’éthique professionnelle.
ACP/JF