Kinshasa, 13 oct. 2021(ACP).- La RDC n’a pas réussi, à ce jour, à profiter de son potentiel hydraulique et la protection de ce patrimoine n’est pas au niveau où on pouvait s’y attendre, a déclaré le Pr Ntumba Luaba, coordonnateur du Panel chargé d’accompagner la RDC à la Présidence de l’UA, dans son mot de circonstance à la journée scientifique organisée mercredi au CEPAS, dans la commune de la Gombe.
Il a indiqué que cette situation est due à l’inadéquation des outils juridiques de gestion avec les défis et enjeux relatifs à la ressource.
Pour lui, le réseau hydrographique du Congo devait participer à l’intégration des territoires des États riverains pour favoriser les échanges et soutenir le développement économique.
« Comment pouvons-nous comprendre que le bassin du Congo qui constitue un de plus grands réseaux navigables d’Afrique, ne soit pas à mesure de permettre les échanges par la navigation fluviale, essentiel de nos échanges transfrontaliers étant désormais assurés le plus souvent par des voies routières ou aériennes? », s’est interrogé le Pr Ntumba Luaba.
Il s’est posé également la question de savoir pourquoi nos populations souffrent encore du problème d’électrification alors que le potentiel hydroélectrique du bassin du Congo est estimé à 150.000 mégawatts, soit près de deux tiers de celui de toute l’Afrique.
Il a relevé que la RDC qui compte , à elle seule, plus ou moins 100.000 mégawatts n’en a utilisé plus que 2.500.
Et de se poser la question si le bassin du Congo ne serait-il pas, s’agissant de l’Afrique, une puissance énergétique qui s’ignore ?
Pour le oordonnateur du Panel, les États du bassin du Congo et particulièrement la RDC, doivent se réveiller de son profond sommeil.
Axée sur le thème : « Les défis de la gestion des ressources en eau du bassin du Congo », la journée scientifique a pour objectif général de réveiller la conscience nationale des élites et des pouvoirs publics de la RDC sur la centralité du bassin du Congo pour la vie et la survie des populations riveraines, à l’instar de l’Égypte, qui considère le Nil comme une « question de sécurité nationale ».
Les objectifs spécifiques de cette journée, au niveau national, est l’adoption des éléments pour une stratégie nationale en vue de la valorisation du bassin du Congo et la création d’une commission nationale pour le bassin du Congo, chargée de la mise en œuvre de cette stratégie.
Au niveau régional, la RDC devrait prendre le leadership pour l’unification des régimes existant du bassin du Congo, à la lumière des expériences africaines dans ce domaine (Afrique de l’ouest, Afrique de l’est et Afrique australe).
Le professeur a fait savoir que le bassin du Congo qui était régi par un seul instrument (l’Acte général de Berlin de 1885) sous l’époque coloniale, est actuellement morcelé entre trois régimes mis en œuvre par trois organismes de bassins fluviaux, dont la Commission internationale du bassin du Congo, de l’Oubangi et la Shanghai (CICOS), pour le cours moyen du fleuve Congo (Angola, Cameroun , Congo, Gabon, RCA et la RDC), l’Autorité du lac Tanganyika ( Burundi, la RDC, la Tanzanie, la Zambie), l’Autorité du bassin du Kivu et de la Ruzizi(Burundi, RDC, Rwanda).
Tous ces trois organismes de bassins fluviaux, selon Ntumba Luaba, coexistent sans un véritable intégration dans la gestion d’une ressource commune. ACP/