Kinshasa, 9 novembre 2022 (ACP).- L’embargo sur les armes en République démocratique du Congo ne concerne pas le gouvernement mais les groupes armés, a affirmé mercredi à Kinshasa, le président du Comité des sanctions du Conseil de sécurité de l’ONU, Michel-Xavier Biang.
« La Résolution 1807 de 2008 donne la liberté à la RDC d’acheter toutes sortes d’armes, munitions, avions et autres équipements militaires pour la défense de son territoire », a-t-il renchéri à l’issue d’un entretien au Palais du peuple avec le président du Sénat, Modeste Bahati Lukwebo.
Michel-Xavier Biang conduit une délégation des Nations unies en mission de vérification de l’application de l’embargo sur les armes dans le conflit armé en RDC. «Nous sommes sur le terrain pour avoir toutes les informations relatives à l’interdiction qui frappe les groupes armés concernant les armes, les munitions et l’équipement des combattants », a-t-il fait savoir.
Selon lui, « seuls les groupes armés sont concernés par cette mesure d’embargo. Ils ne peuvent se procurer ni des armes, ni des munitions ». S’agissant de l’obligation pour la RDC d’informer tout achat d’armement, le diplomate onusien a précisé : « c’est seulement le fournisseur auprès de qui la RDC pourrait acheter ces équipements qui a l’obligation d’informer le Conseil de Sécurité ».
A en croire le président du comité des sanctions du Conseil de sécurité, l’obligation de notification ne concerne pas le Gouvernement de la RDC mais plutôt les partenaires avec lesquels ce pays peut conclure des accords pour la fourniture d’équipements militaires.
La délégation de l’ONU est aussi chargée de recueillir les informations sur les violences sexuelles notamment dans les zones en proie aux exactions des groupes armés. « Nous sommes là pour prendre toutes les informations concernant les questions d’abus sexuel », a souligné Michel-Xavier Biang qui est également représentant permanent de la République du Gabon auprès des Nations Unies.
« Nous allons rencontrer l’ensemble des partenaires et avoir des informations actualisées et les mettre à la disposition du Conseil de sécurité et toutes les agences compétentes du système de Nations Unies pour que des décisions éventuelles soient prises de façon éclairées », a dit M. Biang.
Pour la création d’un tribunal international pour le Congo
Le président du Sénat, Modeste Bahati Lukwebo a, au cours des échanges, relevé la nécessité de créer un tribunal international pour le Congo, afin de juger toutes les personnes impliquées dans les massacres commis sur le sol congolais depuis près 30 ans.
Il a évoqué le rapport Mapping et le dernier rapport des experts de l’ONU sur le conflit armé en RDC et les multiples violations des droits humains commises par des groupes armés et les Etats qui leur apportent soutien. Ces documents, a-t-il soutenu, constituent des outils importants pouvant aider les Nations Unies à mieux sanctionner les auteurs de ces exactions. ACP/