Kinshasa, 30 mai 2022 (ACP).- Le vice-Premier ministre, ministre des Affaires étrangères, Christophe Lutundula Apala Pen’Apala, a soutenu que la RDC paie un lourd tribut de son hospitalité depuis le génocide perpétré au Rwanda, en 1994, lors de son intervention, samedi dernier, au sommet des Chefs d’État et de gouvernements de l’Union Africaine tenu à Malabo, en Guinée Équatoriale.
Selon le chef de la diplomatie congolaise, ce lourd tribut se caractérise notamment par les violations massives des droits humains ; le viol des femmes ; le pillage systématique des ressources naturelles ; la destruction du tissu écologique et des infrastructures, mais aussi les massacres répétés des populations de l’Est du pays par des groupes armés nationaux et étrangers, alliés au terrorisme international.
«Tous ces crimes économiques et contre l’humanité, et toutes ces atrocités ne cessent d’endeuiller notre pays depuis 28 ans », a déploré le vice-Premier ministre, avant d’ajouter : « Nous connaissons les souffrances des réfugiés et des personnes déplacées et surtout le coût financier, économique des crimes humaines dans notre continent».
«En RDC, nous en avons l’expérience et une conscience aigue, c’est pourquoi la délégation congolaise aux assises a déposé à la commission six amendements au projet de la déclaration de ce sommet humanitaire. Ces amendements portent sur les défis humanitaire en Afrique, notamment le terrorisme, la reconstruction et le développement post-conflit », a conclu Christophe Lutundula.
Le vice-Premier ministre a fait savoir qu’à l’heure actuelle, la RDC connaît un accroissement inquiétant du nombre des personnes déplacées par suite des attaques meurtrières des groupes armés dont le Mouvement du 23 mars (M23), mouvement défait en 2013 par la brigade d’intervention de la MONUSCO, et ressuscité plus de 10 ans après par des pays voisins qui le soutiennent en armements lourds et en hommes de , contre les positions des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) dans la province du Nord-Kivu, à l’Est du pays.
Un million USD de la RDC pour la gestion des questions humanitaires en Afrique
Le vice-Premier ministre Christophe Lutundula a, par ailleurs annoncé, lors de la plénière du sommet humanitaire extraordinaire à Malabo, la décision de la RDC de mobiliser une contribution d’un million de dollars américains, dans le cadre de la mise en place d’une « Agence humanitaire africaine » et d’un « Fonds spécial d’urgences » devant être alimenté par la participation financière de chaque pays membre de l’UA.
Il a, en outre, indiqué que pour la RDC, l’objectif principal à poursuivre doit être celui d’éradiquer les causes principales des crises humanitaires, tout en mobilisant des fonds pour les gérer.
Ces crises sont, selon lui, d’origine politique, notamment le terrorisme, les groupes armés et les changements anti constitutionnels des gouvernements.
«Si nous voulons réellement gérer l’humanité dans une approche préventive durable, il est impérieux par ailleurs que tous les États membres respectent les instruments internationaux sur les personnes déplacées, plus particulièrement la Convention de Genève sur les personnes déplacées, la Convention de l’OUA de 1969 et la Convention de Kampala de 2009 », a-t-il suggéré.
Le vice-Premier ministre a révélé que depuis son indépendance le 30 juin 1960, la RDC a toujours accueilli des milliers, voire des millions de frères africains en détresse, essentiellement pour des raisons politiques, des luttes de libération et des guerres civiles internes.
La RDC est parmi le pays qui compte le plus grand nombre de déplacés internes en Afrique. Le pays a enregistré 5.600.000 déplacés internes et plusieurs millions de demandeurs d’asile, renseigne-t-on.
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