La RDC pour la paix, pas à n’importe quel prix(Serge Ngoy)

Kinshasa, 12 juillet 2024(ACP).- Le peuple congolais et ses dirigeants veulent la paix, pour s’attaquer au développement de la nation, mais pas à n’importe quel prix. Cette option a été levée, de manière claire, par le Président Félix Tshisekedi, lors du mini-sommet sur la situation sécuritaire dans l’est de la République démocratique du Congo, tenue en février 2024 à Addis-Abeba (Éthiopie), en marge du dernier sommet de l’Union africaine.

« Je veux la paix, mais pas à n’importe quel prix », avait-il martelé », expliquant que la présente agression rwandaise imposée à son pays est  plutôt « une guerre pour continuer le pillage (…) et faire le bonheur du Rwanda et de ses complices ». 

Tous ces propos traduisent l’état d’esprit d’un peuple engagé dans le processus de paix, mais sans vouloir l’obtenir par des méthodes humiliantes et précipitées, au risque d’honorer le vœu de l’agresseur et de trahir le serment de son indépendance.

La dernière manœuvre montée et manquée de Zanzibar prouve éloquemment que les ennemis du Congo, s’impatientent de le voir faiblir face à cette guerre injuste et prônent la négociation avec l’agresseur.

Le recadrage de Kinshasa est donc tombé au moment opportun  pour balayer du revers de la main le mensonge de Kigali : aucune « rencontre informelle » ne peut se substituer  à l’Union africaine, qui a mandaté le processus de Luanda, a tranché le gouvernement congolais.

« Le processus de Luanda est le seul et unique cadre des discussions pour la paix durable en République démocratique du Congo »,  a déclaré Thérèse Wagner Kayikwamba, ministre d’Etat en charge des Affaires étrangères, au cours du dernier briefing du gouvernement aux côtés de son homologue de la Communication et médias, porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya.

  « Le fait pour nous de suivre le processus de Luanda, ne veut pas dire que nous, en tant que République démocratique du Congo, ne sommes pas responsables pour protéger nos populations », a-t-elle renchéri.

Le retrait des troupes rwandaises du sol congolais d’abord

Pour le chef de l’Etat congolais, la paix n’a pas de prix.

Pour s’ouvrir à l’option du dialogue avec le Rwanda, le gouvernement de la RDC a posé notamment, parmi des conditions préalables, le retrait immédiat du territoire congolais des troupes militaires RDF dont la présence est aujourd’hui attestée par la communauté internationale et mieux documentée par les Nations Unies.

« Pour avoir l’éventualité ou la possibilité des discussions, il faut que la situation évolue, c’est-à-dire, il faut que l’armée rwandaise qui, actuellement se trouve sur le sol de mon pays – et non le M23 parce que le M23 c’est une coquille vide que le Rwanda brandit- quitte le sol congolais-, alors en ce moment-là, oui, ça sera possible de discuter, mais discuter pour désormais s’entendre sur le fait que le Rwanda n’a plus rien à venir faire en République démocratique du Congo au niveau militaire », avait insisté le Président congolais dans un point de presse.

Autrement dit, Kinshasa voudrait un dialogue qui mette fin, une fois pour toutes, aux cycles d’agressions et d’incursions rwandaises.

« Cette position est restée inchangée, n’en déplaise aux spécialistes en contradictions mensongères des medias à la solde de l’ennemi », a expliqué un analyste politique congolais.

Le  processus de paix de Luanda, piloté par le Président angolais João Lourenço, comprend quatre axes, à savoir le retour à un dialogue constructif et réconciliateur entre la RDC et le Rwanda ; la cessation immédiate des hostilités ; le retrait immédiat du M23 des zones occupées ; le lancement du processus de cantonnement du M23 et la mise en œuvre du Programme de démobilisation.

ACP/C.L.

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