Kinshasa, 25 octobre 2022 (ACP).- La Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) a exigé, mardi, la levée des sanctions imposées au Zimbabwe, dans un communiqué signé par le président en exercice de cette communauté sous-régionale, le Congolais Félix
Tshisekedi.
« La Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) réaffirme sa solidarité avec le Gouvernement et le peuple de la République du Zimbabwe, et réitère ses appels en vue de la levée inconditionnelle et immédiate des sanctions imposées aux citoyens et aux institutions du Zimbabwe », note le communiqué.
Le texte précise que la déclaration de la SADC est en accord avec les conclusions du Rapporteur spécial de la communauté, Alena Douhan qui, à l’issue de sa mission au Zimbabwe, a déploré « les conséquences négatives des mesures contraignantes unilatérales au regard de la jouissance des droits de l’homme ».
« La SADC recommande la levée des sanctions unilatérales en vertu des principes du droit international », signale le document.
Perception négative généralisée du Zimbabwe
Cette organisation a, par ailleurs, exprimé sa profonde préoccupation au vu de l’affirmation selon laquelle les sanctions sont de « nature ciblée » et visent à punir unilatéralement quelques individus.
« Cette situation a un effet d’entraînement sur le reste du pays en imposant une perception négative généralisée du Zimbabwe à travers le monde, en particulier sur les marchés financiers internationaux qui sont particulièrement sensibles », poursuit la déclaration.
Tout en rappelant son attachement à la consolidation de la démocratie en Afrique australe et ailleurs dans le monde, la SADC a noté qu’il est prévu que le Zimbabwe organise des élections nationales régulières à la mi-2023.
Dans cette perspective, la communauté de développement de l’Afrique australe a appelé « ceux qui ont imposé des sanctions au Zimbabwe » à permettre aux citoyens de ce pays d’exercer leurs droits démocratiques et à ne pas utiliser les sanctions comme « un mécanisme occulte destiné à provoquer un changement de régime ».
Des sanctions entraînant un cercle vicieux de pauvreté
Le Zimbabwe est sous le coup de sanctions américaines et de l’Union européenne depuis vingt ans. Une centaine de personnes et d’entités juridiques se sont vues interdites d’entrer dans ces pays, et leurs avoirs ont été gelés.
Les sanctions ont, depuis, été levées pour certaines personnes visées, mais elles sont toujours assorties d’une suspension de l’aide budgétaire du Fonds monétaire international (FMI). Ce pays d’Afrique australe accuse en effet 9,3 milliards d’euros d’emprunts dont près de six milliards d’arriérés.
Selon plusieurs témoignages, les sanctions entraînent dans un cercle vicieux de pauvreté ce pays englué dans une grave crise économique depuis le début des années 2000. Tout y manque, renseigne-t-on, de l’essence aux soins de santé, ce qui a parfois provoqué des émeutes.
Les sanctions américaines interdisent aussi aux banques de prêter de l’argent au Zimbabwe. 87 établissements financiers, signale-t-on, ont cessé de faire des affaires avec le Zimbabwe en raison desdites sanctions.
Le texte de loi américain exige un meilleur bilan en termes de Droits de l’homme et d’élections démocratiques, mais aussi le paiement de quelque 8 milliards d’euros aux propriétaires fonciers blancs expropriés lors des réformes agraires sous le régime de Robert Mugabe, rappelle-t-on.
ACP/Kayu/Awa