Kinshasa, 21 septembre 2022 (ACP).- Le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, a déclaré mardi que la sécurité alimentaire était le « point zéro » du multilatéralisme inclusif, tout en avertissant que la crise d’aujourd’hui pourrait se transformer en catastrophe de demain, ont rapporté mercredi les médias internationaux.
« La sécurité alimentaire est le point zéro du multilatéralisme en réseau et inclusif dont nous avons besoin au XXIe siècle », a affirmé le chef de l’ONU dans son message vidéo lors d’une table ronde sur le multilatéralisme et la sécurité alimentaire.
« Avec tous les outils à notre disposition, il est tout simplement inacceptable que des personnes, où que ce soit, risquent de mourir de faim », a souligné le secrétaire général lors de la table ronde organisée à New York en marge du débat général de la 77ème session de l’Assemblée générale des Nations Unies.
« Nous sommes au cœur de la pire crise alimentaire mondiale de notre vivant. Le pouvoir destructeur de la crise climatique a été amplifié par la pandémie de COVID-19 et la multiplication des conflits », a-t-il poursuivi.
« Les prix des denrées alimentaires, de l’énergie et des engrais ont grimpé en flèche au cours des deux dernières années, entraînant de terribles difficultés et des niveaux records de famine », a ajouté M. Guterres, notant que « le nombre de personnes en situation de grave insécurité alimentaire a doublé ».
Le chef de l’ONU a prévenu que toutes les projections pointent dans une même direction : la crise d’aujourd’hui pourrait se transformer en catastrophe de demain.
« Il y a une réelle possibilité de famines multiples cette année et l’année prochaine. Si nous ne stabilisons pas le marché des engrais en 2022, il n’y aura tout simplement pas assez de nourriture en 2023. De nombreux agriculteurs dans le monde réduisent déjà les surfaces cultivées », a-t-il déploré.
M.Guterres a estimé que l’Initiative céréalière de la mer Noire, ainsi que l’accord conclu par les Nations Unies avec la Russie pour faciliter les exportations sans entrave de denrées alimentaires et d’engrais russes – faisaient partie de la solution.
« Les expéditions de céréales et d’engrais sont cruciales, mais elles ne signifient pas grand-chose si les pays ne peuvent pas se les offrir », a-t-il affirmé, soulignant que les pays développés et les institutions financières internationales « doivent faire davantage pour mettre des ressources à disposition » afin que les pays en développement puissent tirer parti des possibilités offertes par l’Initiative céréalière de la mer Noire et de l’accès sans entrave aux denrées alimentaires et aux engrais en provenance de Russie.
ACP/ KHM/OB/MNI/HBB