Kinshasa, 03 nov. 2022 (ACP).- La situation des journalistes est «globalement en évolution» en République démocratique du Congo, a affirmé mercredi le ministre de la Communication et médias, Patrick Muyaya, lors de la célébration de la «Journée mondiale contre l’impunité des crimes commis contre les journalistes».
«C’est toujours bien d’avoir une évaluation, car JED est comme notre thermomètre de ce qui se fait. Mais il y a des points pour lesquels j’ai émis des réserves parce que globalement la situation de journalistes est en évolution», a -t-il déclaré au cours de cette rencontre organisée par l’ONG de défense des droits des journalistes, JED (Journalistes en danger).
Il a, à cette occasion, rappelé le contexte de guerre médiatique dans lequel se trouve la RDC suite à l’agression du pays par le M23, tout en insistant sur le rôle et le devoir du journaliste en cette période critique.
«Nous sommes dans une guerre médiatique. Il y a lieu de nous interroger sur le rôle qui doit être le nôtre», a-t-il souligné, ajoutant qu’en cette période « le journaliste lui-même doit être responsable de sa propre sécurité ».
Le gouvernement engagé à défendre les journalistes
Patrick Muyaya a également rappelé l’engagement pris par le gouvernement de défendre les journalistes qui exercent leur métier, à travers notamment l’élaboration d’un cadre légal approprié.
«Vous vous souvenez qu’en début d’année, nous avons eu à organiser les états généraux de la communication et médias. Et la recommandation principale était la nouvelle loi. La loi étant élaborée, elle est au parlement et fera l’objet de discussions», a-t-il dit, tout en déplorant des violations à la liberté de la presse, notamment dans la partie Est de la RDC.
«Malheureusement, il y a encore des cas qui touchent à la liberté de la presse, non seulement ici, mais principalement dans l’Est, dans les zones à problème», a indiqué le ministre de la Communication et médias.
Il a tenu, à ce sujet, à souligner la promesse du Chef de l’Etat Félix Tshisekedi de ne pas aliéner l’indépendance des journalistes. C’est dans ce cadre que le ministre va réactiver le mécanisme qui existe déjà avec JED, pour s’assurer de suivre de manière étroite chaque cas répertorié de journalistes stigmatisés ou attaqués, note-t-on.
Le Pr émérite Jean-Chrétien Ekambo, qui a également pris part à cette célébration, a annoncé la publication d’un livre blanc sur les indicateurs des atteintes de journalistes à l’ordre public. Cet ouvrage va, selon lui, déterminer ce qui est mis en danger.
JED a, dans son rapport présenté en ce jour de commémoration de la journée mondiale contre l’impunité des crimes commis contre les journalistes, recensé 124 cas d’attaques diverses contre les journalistes et les médias, dont 49 journalistes menacés ; 37 journalistes arrêtés ; 18 journalistes agressés ; 17 radios ou émissions interdites; 2 journalistes enlevés et 1 journaliste tué. ACP/KHM/JLL/May