Kinshasa, 19 déc. 2021 (ACP).- La chargée de Programmes de l’ONG la Voix des Sans Voix (VSV) pour les droits humains, Irène Munama, a salué, dimanche, au nom de cette organisation créée par feu Floribert Chebeya, l’accalmie apportée, pour le moment, dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri en état de siège, par la mutualisation des forces armées congolaise et ougandaise, au cours d’une interview accordée à l’ACP.
Irène Munama, rappelant son communiqué rendu public le 17 décembre 2021, faisant allusion à cette accalmie observée en dépit de quelques faiblesses, note qu’à travers cette mutualisation des forces armées, il y a des opérations militaires conjointes qui ont permis la libération de 31 otages congolais, des bastions jadis occupés par des ADF et autres groupes armés, ajoutant également des activités de construction et de réhabilitation des routes, particulièrement sur les axes Mbau-Kamango et Nobili-Kamango-Semuliki-Beni
Elle a indiqué, en outre, que les deux forces armées congolaises et ougandaises ont même installé des centres médicaux en faveur des populations locales dans le cadre des actions civilo-militaires.
La Voix des sans voix rappelle, dans le cadre du Réseau service civil pour la paix dont elle fait partie, qu’elle continue à mener avec ses partenaires de ce réseau, une campagne de sensibilisation de la population sur l’état de siège pour le rétablissement de la paix et la sécurité dans l’Est de la RDC
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«Entre-temps, la VSV se dit concernée par la durée des opérations mixtes en Ituri et au Nord-Kivu et invite le gouvernement congolais à ouvrir l’œil et le bon pour s’assurer que pendant et après les opérations mixtes, les troupes étrangères ne se transforment pas en bourreaux des populations locales», a alerté la chargée Irène Munama, qui tient au rétablissement effectif de la paix et de l’autorité de l’Etat dans ces provinces.
La Voix des sans voix souhaite néanmoins, a-t-elle soutenu, que l’état de siège soit requalifié au profit des territoires ou milieux les plus insécurisés pour éviter l’éparpillement des forces de sécurité.
La VSV suggère, à travers Irène Munama, que le gouvernement Sama Lukonde veille à une bonne coordination des opérations militaires conjointes ainsi qu’à une collaboration étroite entre toutes les parties prenantes, y compris la MONUSCO.
Elle a invité, enfin, le Chef de l’Etat Félix Tshisekedi, à respecter sa promesse faite, en date du 13 décembre 2021 lors de son discours sur l’état de la nation devant le congrès, de limiter dans le temps la mutualisation des forces armées ougandaises et congolaises. ACP/ Lucien Kazadi