Beni, 16 avril 2025 (ACP).- L’envoi de troupes étrangères en République démocratique du Congo « pour faire souffrir le peuple congolais » a été condamné, mardi, par l’ambassadrice de la Belgique accréditée à Kinshasa, qui séjourne à Beni au Nord-Kivu (est du pays), pour apporter un appui aux autorités provinciales, a-t-on appris de source diplomatique.
« On ne peut pas accepter qu’un pays envoie ses troupes dans un autre pays pour faire souffrir sa population. Il n’y a pas de raisons que la Belgique ne prenne des positions aussi claires pour un pays africain comme la République démocratique du Congo (RDC), à l’instar de celles que nous avons prises pour l’Ukraine, car la RDC est un pays avec lequel nous avons des traits historiques », a déclaré Roxane Bilderling, ambassadrice de Belgique, au sortir d’une audience chez le gouverneur du Nord-Kivu.
« Nous allons vraiment adopter les mêmes principes de respect du Droit international humanitaire. Ce respect, c’est aussi accepter que les autorités qui ont été mises en place par la population, par voie démocratique, soient celles-là qui soient reconnues », a-t-elle ajouté.
« Notre déplacement pour Beni, c’est l’une des meilleures façons de les soutenir, et notre visite ici, c’est pour montrer qu’on est du côté des autorités établies du Nord-Kivu pour les accompagner dans les défis majeurs », a insisté Mme Bilderling.
La diplomate belge a annoncé, par ailleurs, avoir été renseignée par le Général-major Evariste Kakule, gouverneur militaire du Nord-Kivu, sur trois piliers importants qui constituent des défis majeurs pour ladite province.
« Au cours de mes civilités, nous avons été renseignée par le gouverneur sur trois piliers qui constituent des défis majeurs pour la province du Nord-Kivu, parmi lesquels le pilier humanitaire, car toute cette guerre a engendré d’énormes souffrances dans la population », a-t-elle indiqué.
Mais pour apporter de l’aide à cette population, il faut accéder à ses milieux de déplacement, a-t-elle poursuivi.
« Le second pilier, c’est évidemment celui des infrastructures. On a vu que les travaux ont déjà commencé pour l’élargissement de la piste de l’aéroport qui permettra de reconnecter toute la zone de l’Est avec le reste du pays et même la sous-région, pour apporter de l’aide nécessaire mais aussi d’exporter les produits de Beni vers d’autres pays. Et il y a plusieurs axes routiers qui sont en train d’être reconstruits pour la reconnexion des populations », a souligné la diplomate belge.
Et d’ajouter : « Le troisième pilier, c’est la sécurité. On a parlé de l’occupation et il y a aussi d’autres groupes armés qui font des ravages et entretiennent énormément des souffrances des populations dans la région. Il est important de pouvoir répondre à tous ces problèmes.
Evidemment, il y a la présence des forces de sécurité, il y a également la présence des forces ougandaises qui luttent contre les Adf, les désarmement de toute une série des groupes armés avec le projet du Désarmement, réinsertion et accompagnement des civils dans la société (Pddrcs) pour toutes les personnes qui veulent intégrer la vie civile ».
Notons que la Belgique accompagne la RDC en général, et la population du Nord-Kivu en particulier, qui a déjà trop souffert de cette invasion du Rwanda et de ses supplétifs du M23-AFC.
Elle est présente en RDC par un grand partenariat d’opérations bilatérales et multilatérales à travers des ONG. Sur le plan militaire, ce partenariat permet de former la brigade de réaction rapide. ACP/C.L.