Kinshasa, 09 avril 2021 (ACP).- Le ministre togolais de l’intérieur est attendu ce week-end comme témoin au procès du bombardement de Bouaké, dans lequel 9 militaires français avaient été tués le 06 novembre 2004, a-t-on appris des agences internationales de presse. Selon ces sources, le ministre togolais de l’Intérieur de l’époque, François Boko, entendu par visioconférence, a détaillé les faits, alors qu’il avait mis les auteurs présumés du raid à disposition des autorités françaises le 16 novembre, celles-ci ont refusé de s’en saisir.
Une inaction très dommageable pour l’enquête, puisqu’il est désormais établi que le pilote présumé et accusé dans ce procès, Yuri Sushkin, faisait bien partie du groupe. Après le bombardement, craignant que « l’onde de choc » ne touche son pays, raconte François Boko, il envoie les services spéciaux en renfort aux frontières.
Une Biélorusse connue de ses services comme la secrétaire du marchand d’armes Robert Montoya attire leur attention : elle passe la frontière et revient du Ghana à bord d’un minibus avec 8 Biélorusses et 2 Ivoiriens. Les déclarations peu cohérentes de ces hommes sur leur profession et leur provenance renforcent les suspicions qui remontent jusqu’au chef de l’État. « Le général Eyadema donne le feu vert » pour alerter la France, affirme François Boko, qui contacte d’abord le représentant des renseignements, ancien camarade de promotion de Saint-Cyr. « Je lui dis de manière triviale : « J’ai sûrement les mercenaires qui ont assassiné vos hommes, ça vous intéresse ? » », a relaté l’ex-ministre, qui fournit photocopies des passeports et empreintes. L’ex-ministre dit leur avoir fait part de son étonnement, car « même s’il n’y avait de certitudes, il y avait quand même de fortes présomptions », souligne-t-il, contre ces hommes. ACP/Kayu/NiG/JFM