L’APUKIN recommande la création d’un tribunal international pour juger les crimes de guerre commis en RDC

Kinshasa, 22 juin 2022 (ACP).- Les participants au colloque de l’Association des professeurs de l’Université de Kinshasa (APUKIN) sur les « conflits armés dans l’Est de la RDC », tenu les 20 et 21 juin 2022 à l’UNIKIN, ont recommandé la création d’un tribunal international pour juger les crimes de guerre commis en RDC.

Comprenant des professeurs d’université, des experts et des étudiants, les participants à ce colloque ont aussi invité la communauté nationale et internationale, focalisée sur la crise des pays des Grands lacs, à assurer l’autosuffisance militaire par la fabrication des armes en créant une industrie et d’inscrire plusieurs étudiants en sciences et en polytechnique pour développer la technologie, seuls moyens efficaces pour aider à explorer les ressources minières pouvant aider à la fabrication des armes et matériels de guerre.

Ils ont prié le Gouvernement d’exploiter et de s’approprier des résultats des recherches faites à l’université, de disposer d’un plan stratégique et de tenir compte du pacte sur la sécurité, la stabilité et le développement de la région des Grands lacs.

Pour eux, la RDC doit faire les affaires avec ses ressources naturelles pour devenir un acteur économique en vue de lutter contre les agresseurs.

Appel à négocier directement avec les multinationales sur le dossier d’exploitation des ressources naturelles

Par ailleurs, les participants qui se sont appesantis sur 20 thématiques, ont demandé à l’Etat congolais de négocier directement avec les multinationales crédibles et non leur sous-traitant Rwandais sur le dossier d’exploitation des ressources naturelles.

« La guerre étant toujours possible et quelques fois utile, il faudra donc sublimer la capacité de projection des FARDC et de la population sur le théâtre des combats par la dissuasion de la force brute », ont résolu les participants, soulignant la nécessité de développer un collectif expurgé des aléas tribalo-ethniques.

La nécessité d’œuvrer pour l’émergence d’un leadership politico-militaire transformationnel, inspirateur d’action, la création des conditions optimales pour l’intégration de tous par la réhabilitation de l’administration en établissant une cartographie de toutes les ressources naturelles, ainsi que l’augmentation du budget de l’armée, l’utilisation de la diplomatie secrète et publique et la consolidation de l’intelligence collective, figurent également parmi les recommandations.

Le président du comité exécutif de l’APUKIN, le Pr David Lubo Yambele, a apprécié les contributions des professeurs d’université et des experts au cours  de ce colloque qui a dressé un état des lieux des conflits armés en RDC et proposé des résolutions et recommandations occultes ou stratégiques et publiques aux décideurs politiques.

Le Pr Lubo a, dans son mot de clôture,  insisté notamment  sur la cohésion et la conscience nationales, l’unité, l’amour de la patrie, la justice, la bonne gouvernance et la transparence  recherchés par tous pour barrer la route à l’ennemi du Congo.

Nécessité de rechercher l’atmosphère à favoriser la paix

La directrice du cabinet adjointe du Chef de l’Etat en charge des questions juridiques, politiques et diplomatiques, le Pr Nicole Bwatshia Ntumba a, dans son exposé sur le thème « Guerre et violence dans l’Est de la RDC », souligné la nécessité de rechercher par les Etats, une atmosphère susceptible de favoriser la paix, et de respecter notamment les conventions internationales, les droits de l’homme, la dignité humaine.

Le Pr Nicole Bwatshia a illustré son intervention par deux divinités de la mythologie grecque « Thanatos et Euros », pour expliquer la vie de la communauté internationale et de la société internationale qui vacille entre le respect et l’irrespect des conventions internationales conclues par les Etats.

De son côté, le Pr Lotoy, qui a exposé sur les  « négociations entre le Gouvernement et les instruments rebelles : limite d’une approche et perspectives », a  démontré les conditions créées par certains pays  de la communauté internationale pour fragiliser le pouvoir central congolais.

Cette faiblesse de l’Etat congolais face aux contraintes internationales pour rendre  le pays ingouvernable, a-t-il dit,  a pour remèdes notamment la création des conditions d’intégration de socialisation politique, la priorité des intérêts publics, l’identification de la cartographie des richesses à  exploiter au profit des Congolais.

Les professeurs Kibanda Matungila, Général Mubiayi, Godé Mpoyi, président de l’Assemblée provinciale de Kinshasa, et Emile Bongeli, Kalele Ka-bila et le vice-ministre des Affaires étrangères, Samy Adubango , ont respectivement exposé sur  « Persistance des conflits armés en RDC, l’Etat de Sun-City nouvel éclairage sur la guerre », « Psychologie des guerres et enjeux stratégiques : quelle approche pour vaincre l’agression  rwandaise », « Quelle économie pour la RDC en période de guerre », « La responsabilité de l’Université congolaise face à la situation sécuritaire préoccupante et persistante à l’Est de la RDC », « Les multinationales et l’instabilité dans l’Est de la RDC », « Conflit intercommunautaire en Ituri : causes , enjeux et perspectives » . ACP/Kayu/OB/KJI/TKM

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