Kinshasa, 9 janvier 2025 (ACP).- L’armée nationale a affirmé jeudi avoir repris le contrôle total de la cité de Ngungu dans le territoire de Masisi au Nord-Kivu (Est de la République démocratique du Congo), lors d’un briefing sur l’évolution des opérations de défense de la patrie sur les fronts militaire et diplomatique dans cette partie du pays.
« Les forces loyalistes se comportent très bien sur le terrain, elles ont bien évolué, elles occupent la totalité de la cité de Ngungu et de l’ensemble des positions environnantes. Du côté de Masisi, les forces loyalistes ont récupéré la cité de Masisi, tandis que les terroristes du M23 avec leur parrain rwandais tenaient les points décisifs de Kawungole, ce qui leur a permis de récupérer Masisi-Centre, mais les combats continuent », a déclaré le Général- major Sylvain Ekenge, porte-parole des FARDC dans le briefing coanimé avec la ministre d’État des Affaires étrangères, coopération et francophonie, Thérèse Kayikwamba Wagner, et Patrick Muyaya, ministre de la Communication et médias.
« Les combats continuent et les forces loyalistes sont déterminées une fois pour toutes à libérer cette partie en dépit des renforts des terroristes qui continuent de venir et surtout le renfort de l’armée régulière rwandaise qui continue de fouiller sur notre territoire », a-t-il ajouté.
Selon le Général-major Sylvain Ekenge, sur l’axe Saké, nos hommes ont réussi à déloger les terroristes de leurs positions sur les hauteurs de cette cité.
« Partout, l’ennemi a connu d’énormes pertes en hommes et en matériels. Nous rassurons le peuple congolais de la détermination sans faille des forces armées de la République à mettre un terme à cette agression qui a trop duré. Notre souci et notre détermination sont de récupérer l’ensemble du territoire sous occupation des terroristes du M23 et surtout de leur maître à penser, de libérer nos populations meurtries et de chasser de notre territoire les terroristes de l’armée rwandaise qui violent nos mères et nos sœurs, qui massacrent nos populations et pillent nos ressources », a martelé le porte-parole des FARDC.
Le Rwanda s’est isolé lui-même
Pour sa part, la ministre d’État en charge des Affaires étrangères, coopération et francophonie, Thérèse Kayikwamba Wagner n’est pas allée par le dos de la cuillère pour parler de l’isolement du Rwanda.
« Depuis le 5 janvier, et surtout depuis la recrudescence des violences dans le territoire de Masisi et les violations continues du cessez-le-feu, nous avons vu un bon nombre de déclarations, à commencer par les États-Unis, mais aussi l’Union européenne, la France, le bureau de l’envoyé spécial des Nations unies pour la région des Grands Lacs, la Monusco et aujourd’hui le Royaume-Uni… Tout cela montre à quel point le Rwanda s’est isolé », a fait savoir la cheffe de la diplomatie congolaise.
Et de poursuivre : « Il est important de noter que depuis trois ans de guerre, c’est la première fois que le Royaume-Uni a explicitement nommé le Rwanda dans le cadre du conflit qui sévit dans l’est de la RDC. Je ne pense pas qu’il faut sous-estimer ou diminuer l’importance de ce signal fort politique et diplomatique à l’encontre d’un ancien ou d’un allié ou partenaire privilégié du Royaume-Uni, le Rwanda ».
À en croire la Cheffe de la diplomatie congolaise, après le rendez-vous boycotté par le Rwanda le 15 décembre 2024, il y a eu une succession des communications claires sur la déception de plusieurs partenaires par rapport à la posture du Rwanda.
« Cela montre qu’il y a une préoccupation grandissante par rapport à la posture du Rwanda qui s’est retiré du processus de Luanda et qui, à travers ses choix et surtout à travers le choix des armes, a montré qu’il n’était pas intéressé à une paix durable dans la région des Grands Lacs », a martelé Thérèse Kayikwamba. ACP/