Kinshasa, 01 septembre 2022 (ACP).- Le vice-Premier ministre, ministre des Affaires étrangères, Christophe Lutundula Apala a appelé l’Union Africaine (UA) à appuyer, à travers son Conseil de Paix et de Sécurité (CPS), la démarche de la RDC visant l’examen urgent par le Conseil de Sécurité de l’ONU du dernier rapport de ses experts sur la résurgence, dans le Nord-Kivu, des activités des groupes armés, dont le mouvement terroriste M23, soutenu par le Rwanda.
Christophe Lutundula l’a signifié, dans sa communication livrée lors de la réunion virtuelle du CPS de l’UA à laquelle il a participé, mercredi, à partir de son cabinet de travail, dans la commune de la Gombe.
« Il serait incompréhensible et inadmissible, voire scandaleux que les Nations Unies et l’Union Africaine gardent silence et soient indifférentes à la violation aussi grave des règles fondamentales qui président aux relations entre les États et consignées dans leurs Actes fondateurs, à savoir le respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale des États et la non-ingérence dans leurs affaires intérieures », a-t-il soutenu, exigeant au nom du pays, « l’examen de ce rapport, dans le plus bref délai, pour dégager toutes les leçons qui s’imposent et sanctionner le Rwanda et les dirigeants du M23 ».
Situation sécuritaire inchangée
Evoquant la situation sécuritaire sur le terrain, le Chef de la diplomatie congolaise a indiqué qu’ « elle n’a guère évolué positivement, en dépit de recommandations de votre Conseil et des positions fermes prises par la Commission de l’Union Africaine et le Conseil de Sécurité des Nations Unies qui ont condamné unanimement la résurrection du M23 et ses attaques contre les positions des Forces Armées de la RDC (FARDC), et exigé son retrait sans conditions des localités congolaises occupées ».
Il est impérieux et urgent, a-t-il recommandé, d’appliquer les principes énoncés dans les communiqués de deux conclaves des Chefs d’État de la Communauté des Etats d’Afrique de l’Est, à Nairobi, et dans celui du Conseil de sécurité de l’ONU, du 2 juin dernier, et de réaliser les actions prévues dans la feuille de route de Luanda.
Pour lui, il est nécessaire de créer un environnement approprié et les conditions de retour de la confiance mutuelle entre les parties prenantes, plus spécialement entre la RDC et le Rwanda, afin de favoriser un dialogue sincère, constructif et fructueux.
A propos des conditions exigées en vue de ce dialogue, la RDC demande notamment, a-t-il dit, le retrait immédiat et sans condition du M23 des localités occupées ; la cessation immédiate et sans condition des interventions militaires rwandaises sur le sol congolais et de son soutien au M23 ; le retour des personnes déplacées à leurs domiciles ainsi que le déploiement rapide de la Force régionale Est-Africaine.
Rapports RDC- MONUSCO
Quant aux rapports entre l’Etat congolais et la Mission des Nations Unies pour la stabilisation du Congo (MONUSCO), le vice-Premier ministre Christophe Lutundula a informé las participants à la réunion virtuelle de l’incident grave survenu à Kasindi, au Nord-Kivu, lorsque des militaires d’intervention rapide de la mission onusienne en provenance de l’Ouganda ont tiré sur la population, causant plusieurs morts parmi les civils.
Il a justifié les actes inciviques qui s’en sont suivis, par le découragement des Congolais de cette partie de la République qui ont exprimé leur ras-le-bol face au « contexte des contradictions de la communauté internationale exacerbées par l’enlisement de la MONUSCO et certaines de ses maladresses de communication ».
Cependant, il a tenu à indiquer, au nom du Chef de l’État, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo et du Gouvernement, qu’il n’y a pas de crise entre la RDC et l’ONU.
« Le Gouvernement congolais a décidé de réévaluer prochainement le plan de retrait de la MONUSCO convenu en application de la Résolution 2556 du Conseil de Sécurité de l’ONU, afin de procéder aux ajustements requis, pour un retrait responsable et une meilleure harmonie avec le peuple congolais », a conclu Christophe Lutundula. ACP/Lys