Le Conseil de sécurité de l’ONU apporte son soutien  aux efforts de médiation de la CEDEAO au Mali

Kinshasa, 29 juillet 2020’ACP). – Les membres du Conseil de sécurité ont exprimé leur ferme soutien aux efforts de médiation de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) au Mali et ont pris note des recommandations approuvées par les chefs d’Etat de la CEDEAO lors du sommet extraordinaire de lundi, ont rapporté mardi les médias internationaux.

A l’issue d’une visioconférence à huis clos sur la situation au Mali, les membres du Conseil de sécurité qui  ont exprimé  leur profonde préoccupation quant aux dernières tensions politiques au Mali, ont  appelé à la retenue de différentes parties prenantes.

Ils ont exhorté les parties maliennes à donner suite à ces recommandations sans délai afin de résoudre les tensions, de donner la priorité au dialogue et de s’abstenir de toute action susceptible d’alimenter de nouvelles tensions et de menacer l’Etat de droit, selon les éléments de presse lus dans une conférence de presse virtuelle par Christoph Heusgen, l’ambassadeur allemand à l’ONU, dont le pays assume la présidence du Conseil de sécurité pour le mois de juillet.

            La  CEDEAO  recommande le départ des 31 députés contestés

La CEDEAO, dans cette conférence dirigée par le président nigérien, Mahamadou Issoufou, a pris d’importantes décisions.  Elle a d’abord demandé la demande la démission des 31 députés contestés, et évoqué  des sanctions contre tous ceux qui tenteront d’entraver le processus de normalisation.

 Dans ses discussions avec ses pairs, le président malien, très soutenu, n’a pas manqué de qualifier les manifestations organisées par l’imam Dicko de «coup d’État rampant». Aussi, pour rétablir la stabilité au Mali, les chefs d’Etat ont demandé la démission immédiate des 31 députés dont l’élection est contestée y compris le président du Parlement, Moussa Timbiné. Cette démission ouvrira, dit-on, la voie à des élections partielles.

À propos de la Cour constitutionnelle, les chefs d’État ont demandé qu’elle soit recomposée. En cas de difficultés de nomination des membres de la Cour par les différentes instances, le président malien pourra alors utiliser l’article 50 de la Constitution pour nommer les neuf membres.

Par ailleurs, à l’unanimité, les chefs d’État ont recommandé la mise en place d’un gouvernement d’union nationale. Ibrahim Boubacar Keïta a donc décidé de constituer un gouvernement de six membres autour du Premier ministre Boubou Cissé – c’est chose faite – et de lui confier la mission de négocier la formation d’un gouvernement d’union nationale, conformément aux recommandations de la Cédéao.

L’opposition rejette les propos de la CEDEAO et exige la démission du président Keïta

Par ailleurs, l’opposition malienne a, dans un communiqué rejeté les propos de la CDEAO et exigé la démission du président Ibrahim Boubacar Keïta et de son régime.

«Le M5-RFP, réaffirmant sa détermination à mener son combat pour sauver le Mali menacé de disparition en tant qu’État, Nation, Démocratie et République laïque, exige plus que jamais la démission de M. Ibrahim Boubacar Keïta et de son régime qui portent l’entière responsabilité de cette sinistre perspective pour notre pays », déclaré l’opposition dans un communiqué diffusé  mardi 28 juillet 2020.

Le Mali est dans la tourmente politique depuis le 5 juin, date à laquelle des manifestations massives ont éclaté dans la capitale Bamako. Une coalition d’opposition et de groupes de la société civile réclament la démission du président Ibrahim Boubacar Keïta.

La situation s’est considérablement aggravée lorsqu’au moins onze manifestants ont été tués et 150 personnes blessées à Bamako entre les 10 et 12 juillet. ACP/Fng/May

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