Kinshasa, 1er juin 2022 (ACP).- Le président du Conseil économique et social (CES), Jean-Pierre Kiwakana Kimayala, a fustigé le calme de la communauté internationale, si prompte à condamner l’envahisseur sous d’autres cieux, et qui se trouve brusquement aphone, sourde et aveugle face aux attaques des positions des FARDC dans les territoires de Rutshuru et Nyiragongo, au Nord-Kivu, par les rebelles du M23 soutenus par le Rwanda.
Le président Jean-Pierre Kwakana a fait cette dénonciation, mercredi, au cours de la cérémonie de clôture de la session ordinaire d’avril 2022 à son siège, dans la commune de la Gombe.
Il a indiqué qu’il a été démontré sur le terrain que les rebelles du M23 appuyés par certains éléments de l’armée rwandaise ont attaqué les FARDC dans leurs positions dans ces territoires où la situation s’est brusquement détériorée à cause des combats causant mort d’hommes et de déplacement massif des populations.
«C’est inadmissible. Les Congolais meurent depuis longtemps. Qu’est-ce qui pourrait justifier cela ? Sans la détermination inébranlable des Congolais à rester unis, en dépit de tout, les conséquences auraient été encore plus graves pour l’ensemble des populations des Grands Lacs», a-t-il déclaré.
La défense de notre sol n’est pas une matière d’opposition
Le président du CES a dénoncé, par la même occasion, le comportement de certains brebis égarées, des politiciens en mal de positionnement, qui font de la défense de notre sol, une matière d’opposition ou qui se jettent à corps perdu dans des discours clivants, dangereux et xénophobes, sans mesurer les conséquences terribles que ce populisme de mauvais goût peut avoir pour les générations futures et le vivre-ensemble.
Un tel comportement, a-t-il souligné, qui ne peut se justifier que par l’avidité, d’où qu’elle vienne, contribue à affaiblir gravement la RDC.
«L’avidité de nos voisins qui pensent avoir des droits sur nos richesses, profitant du dysfonctionnement de certains secteurs de notre appareil étatique. L’avidité des multinationales aux appétits monstrueux et aux valeurs morales fortement discutables. L’avidité des pays qui se disent développés et civilisés mais qui, au nom de quelques point de PIB, s’accommodent sans peines de massacres loin de leurs frontières. L’avidité, la nôtre, que je pourrais qualifier d’infamie, car entachée de trahison, de bassesse et de maniement de sa propre humanité, celle qui nous pousse à détourner des fonds alloués à l’éducation, à la santé, à la construction des infrastructures, des fonds alloués à la défense nationale ou à la sécurité du territoire alors que la nation est attaquée», a-t-il dit.
Après ce tableau sombre, le président Kiwakana a appelé tous les Congolais à l’unité et à la cohésion nationale, gage d’un mieux-être économique et social.
«Dans une famille, on ne se dispute pas lorsque la case brûle. Nous avons le devoir de soutenir promptement les efforts que déploie le Président de la République, Chef de l’Etat et son Gouvernement pour trouver les parades nécessaires à la situation imposée au peuple congolais», a-t-il ajouté.
Des thématiques adoptées ou déclarées recevables par la plénière au cours de cette session
Outre l’agression dont la RDC est victime de la part de son voisin, le Rwanda, le président Kiwakana a rappelé également les thématiques qui ont l’objet d’analyses, adoptées ou déclarées recevables par les commissions permanentes et pour lesquelles elles ont donné leurs avis.
Il s’agit de la redynamisation de l’entreprenariat par la création de l’actionnariat; le Service national, un centre de formation en entreprenariat des jeunes bâtisseurs ; la problématique des enfants en rupture familiale et sociale ; l’intégration des réseaux routes-eaux-voies ferrées pour une meilleure distribution des produits sur le territoire national et l’insécurité en RDC et son impact sur le plan socio-économique : cas des conflits armés dans l’Est du pays.
ACP/JFM