Kinshasa, 15 décembre 2023 (ACP).- Le Gabon suspendu à la suite du coup d’État qui a renversé Ali Bongo le 30 août dernier, a figuré vendredi à l’ordre du jour du sommet extraordinaire de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), à Ciudad de la Paz (Guinée équatoriale) , a-t-on appris de source diplomatique gabonaise citée par les médias internationaux. « L’instance sous-régionale avait suspendu le Gabon, transféré le siège de l’organisation à Malabo et nommé le chef de l’État équato-guinéen Téodoro Obiang président de l’institution à la place de l’ex-président gabonais déchu Ali Bongo. Ce dossier reste en actualité car il y a encore beaucoup à dire et à faire », a indiqué Gilberto Da Piedade, président de la commission. Les chefs d’États de la CEEAC sont en Guinée équatoriale pour examiner le cas du Gabon, qui a été sanctionné après le coup d’État du 30 août dernier. Depuis, le pouvoir de transition gabonais fait un lobbying très actif pour que les sanctions soient levées. Le nouvel homme fort de Libreville, le général Oligui Nguema, a beaucoup voyagé depuis le putsch. Il a pris soin d’aller voir le président équato-guinéen en premier, après sa prise de pouvoir. Puis il a rencontré, un par un, tous les chefs d’États de la CEEAC, à l’exception de l’Angolais João Lourenço. Depuis trois mois, les Gabonais font de la pédagogie, tentent au maximum de rassurer les partenaires, d’expliquer les raisons du coup d’État, un putsch sans effusion de sang, avec une certaine popularité auprès de la population…
Avant ce sommet, Libreville était plutôt optimiste. « Aucun président de la sous-région n’a montré une volonté de garder notre pays sous sanction », avait confié le porte-parole de la présidence. Télesphore Obame Ngomo avait aussi rappelé que Libreville avait donné des assurances, en dévoilant notamment le 13 novembre un calendrier de transition sur deux ans. Un activisme qui a d’ailleurs payé puisque le 11 décembre, la Banque Mondiale a repris ses programmes suspendus depuis août. Le facilitateur de la CEEAC, le Centrafricain Faustin-Archange Touadéra, est arrivé lundi en Guinée équatoriale pour remettre son rapport sur les avancées de la transition et ses recommandations. Le général Oligui Nguema a été invité et se trouve sur place depuis le 14 décembre. Libreville espère une levée des sanctions le plus vite possible. Il y a une semaine, devant l’assemblée, le Premier ministre avait averti que le pays ne pouvait pas se permettre d’être au banc des nations. Sinon les bailleurs de fonds risquaient à terme de se rétracter et de stopper leurs financements. ACP/Kayu