Kinshasa, 28 juin 2024 (ACP).- Le gouvernement de la République démocratique du Congo a été appelé à former davantage des ingénieurs de haut niveau pour l’industrialisation du pays, lors d’une conférence organisée jeudi à Kinshasa par le corps de l’élite scientifique de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS).
«Les autorités politico-administratives doivent avoir à l’esprit qu’il existe un lien de proportionnalité entre le produit intérieur brut (PIB) d’un pays et le nombre d’ingénieurs par 100.000 habitants dans ce pays. C’est pourquoi il est urgent pour la République démocratique du Congo de former davantage d’ingénieurs afin de booster l’industrialisation qui est la clé pour la création des richesses et le développement de la RDC », a déclaré le professeur Jean-Marie Beya, directeur du cabinet au ministère des Ressources hydrauliques et électricité, au cours de son intervention axée sur «la place de l’industrialisation dans le développement de la RDC».
Il a fait savoir que selon l’Unesco, les ingénieurs sont les détenteurs de la technologie, par ricochet, ils sont porteurs de la croissance sociale et économique, qui sont de fruits des richesses que seules les industries peuvent créer.
Dans le même cadre, le PNUD a défini le développement en termes d’indice de développement humain (IDH) caractérisé par des facteurs comme : l’accès à l’eau, à l’électricité, au logement et transport de qualité, à un système de santé de qualité ; le niveau de formation de la population de plus de 25 ans ; le niveau des revenus, etc.
Derrière chacun des éléments constitutifs de l’IDH, se trouvent des technologies dont les ingénieurs de haut niveau sont les détenteurs.
«L’industrialisation et le développement de la RDC doit se faire par des nationaux. Nous recommandons la création des grandes écoles polytechniques et d’ingénierie en RDC. L’objectif de ce projet est de demander à l’Etat de prendre des décisions volontaristes pour la formation d’un grand nombre d’ingénieurs (filles et garçons) de haut niveau afin de mettre la RDC sur la voie de son développement. Négliger ce projet équivaut à choisir de rester sous-développé», a martelé M. Beya.
«Un pays comme la France a plus de 200 écoles d’ingénieurs et en RDC, on en a que deux. La balle est dans le camp des pouvoirs publics pour lancer la création de ces grandes écoles polytechniques et de financer réellement non seulement l’enseignement mais aussi et surtout la recherche », a-t-il soutenu.
Nécessité d’une mise en place de l’hygiène professionnelle
De son côté, la ministre de l’Enseignement supérieur et universitaire, Pr. Marie Thérèse Sombo a, lors de son intervention sur «l’hygiène industrielle et professionnelle, un des enjeux de l’industrialisation», indiqué qu’il est très nécessaire et obligatoire de mettre en place l’hygiène professionnelle ou l’hygiène au travail.
Selon elle, l’hygiène industrielle a pour but de prévenir, identifier et maîtriser les problèmes liés à la santé des personnels.
A cet effet , elle a proposé plusieurs solutions à savoir la mise à jour des textes légaux et réglementaires en matière de la santé et sécurité au travail (SST), la vulgarisation et la sensibilisation des mesures d’application de la SST au législateur, la création et le renforcement de l’enseignement en médecine du travail, en hygiène, en sécurité et en embellissements des lieux professionnels.
Par ailleurs, Yves Mbukulu qui a représenté le secrétaire de l’UDPS à cette conférence lors de son mot d’ouverture à féliciter l’assemblée sur la tenue de cette conférence qui cadre avec la vision du Chef de l’Etat Félix Tshisekedi, qui veut faire de la RDC un pays développé et industrialisé à travers sa politique mise en place.
Il a également féliciter le comité organisateur qui fait la fierté de l’UDPS, en saluant la pertinence des thématiques abordées par différents intervenants membres de ce parti. Cette conférence se clôturera le vendredi 28 juin, a-t-on rappelé.
Cette conférence qui a eu pour thème principal «les fondamentaux pour une industrialisation effective et durable de la RDC», a connu la participation des autres panelistes comme le recteur de l’Université de Kinshasa, le Pr. Jean-Marie Kayembe qui a parlé sur « les systèmes d’éducation et de recherche pour accompagner l’industrialisation et le développement de la RDC», le Pr. Raphaël Mutamba qui a également parlé «de la problématique de la transformation locale des produits miniers: enjeux et perspectives, et tant d’autres. ». ACP/ODM