Kinshasa, 05 juillet 2024 (ACP).- Le mouvement islamiste palestinien Hamas s’attend à une première réponse d’Israël samedi à ses nouvelles « idées » en vue d’un cessez-le-feu à Gaza, a appris vendredi l’ACP de source officielle palestinienne.
«Nous ne voulons pas parler de ces idées en détail. Nous attendons une réponse, probablement aujourd’hui. Si la réponse est positive, nous discuterons de ces idées en détail», a déclaré Oussama Hamdan, haut responsable de l’organisation, à l’approche d’une reprise des négociations pour mettre fin à la guerre.
Alors que les efforts de médiation menés par le Qatar, les Etats-Unis et l’Egypte se heurtent jusque-là aux exigences inconciliables des deux camps, la guerre menace de prendre une dimension régionale avec des échanges de tirs quotidiens à la frontière nord d’Israël avec le Liban.
Pas de répit dans les combats
La guerre a éclaté le 7 octobre, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas dans le sud d’Israël, qui a entraîné la mort de 1.195 personnes, en majorité des civils.
Sur 251 personnes enlevées durant l’attaque, 116 sont toujours retenues en otages à Gaza, dont 42 sont mortes, selon l’armée.
En riposte, l’armée israélienne a lancé une offensive sur le territoire palestinien qui a fait jusqu’à présent 38.011 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza, dirigé par le Hamas.
Après avoir progressé depuis le nord, l’armée a lancé le 7 mai une opération terrestre à Rafah, ville frontalière avec l’Egypte, alors présentée comme la dernière étape de la guerre.
Mais les combats ont repris dans plusieurs régions que l’armée avait dit contrôler, notamment à Choujaïya, un quartier est de la ville de Gaza (nord), où l’armée mène une opération terrestre appuyée par des bombardements depuis le 27 juin.
Vendredi, de nouveaux combats ont opposé à Choujaïya soldats israéliens et combattants palestiniens, selon une source du Hamas.
Des témoins ont aussi signalé vendredi des tirs d’artillerie israéliens et des frappes aériennes meurtrières à Khan Younès (sud) et à Rafah, où se déroulaient des combats au sol.
Au total, 1,9 million de Gazaouis, 80 % de la population, sont à présent déplacés, selon l’ONU, à travers le territoire assiégé et menacé de famine.
L’Organisation mondiale de la santé a averti vendredi que le manque de carburant, récurrent depuis le début de la guerre, faisait courir un risque « catastrophique » au système de santé de Gaza.
«Les gens sont épuisés »
Le bureau de M. Netanyahou a annoncé que le Premier ministre avait fait part au président américain Joe Biden « de sa décision de dépêcher une délégation pour poursuivre les négociations en vue de la libération des otages », tout en rappelant la détermination d’Israël « à mettre un terme à la guerre seulement si tous ses objectifs sont remplis ».
Les derniers éléments fournis par le Hamas « pourraient fournir la base nécessaire pour conclure un accord », a estimé un haut responsable américain, tout en prévenant qu’il restait « beaucoup à faire » et que ce serait « difficile ».
Benjamin Netanyahu affirme vouloir continuer la guerre jusqu’à la destruction du Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007 et est considéré comme une organisation terroriste par les Etats-Unis, l’Union européenne et Israël, et la libération de tous les otages.
De son côté, Ismail Haniyeh, le chef du Hamas qui réclame un cessez-le-feu définitif et un retrait israélien de Gaza, a affirmé vendredi que le mouvement « avait réagi de manière positive et constructive » aux efforts des médiateurs. ACP/ODM