Le HCR consterné par les violences croissantes contre les personnes déplacées dans l’est de la RDC

Kinshasa 02 Juillet 2020 (ACP).-  L’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) s’est dit mardi, concernée par  le nombre croissant de violentes attaques menées par des groupes armés contre des civils déplacés dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC), dans un rapport parvenu mercredi à l’ACP. 

« Nous appelons les autorités à renforcer la présence policière et des forces armées, avec l’appui de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en RDC (MONUSCO) pour améliorer la sécurité et traduire les responsables en justice », a déclaré le porte-parole du HCR, Babar Baloch, lors d’un point de presse à Genève.

Selon le rapport, la RDC a l’un des taux les plus élevés de déplacés internes au monde. Plus de cinq millions de personnes sont devenues des déplacés du fait de l’insécurité à l’intérieur du pays, tandis que près d’un million de Congolais ont rejoint, en quête de sécurité, des pays voisins en tant que réfugiés.

« Le HCR reçoit des témoignages sur la façon dont les groupes armés sèment la terreur parmi les personnes qui ont fui leurs foyers et qui se trouvent dans les sites de déplacement et les zones d’accueil, ou parmi celles qui sont de retour chez elles », a fait savoir le porte-parole de cette agence des Nations Unies.

« En raison de son soutien présumé envers les militaires, la population déplacée subit des attaques de représailles de la part de groupes armés, qui reviennent terroriser les villages après la fin des opérations de libération menées par les forces armées qui ont quitté ces zones », déplore  la source.

Elle précise par ailleurs qu’au cours des huit dernières semaines, le HCR et ses partenaires ont enregistré de multiples attaques perpétrées par des groupes armés dans des sites et  villages hébergeant des déplacés, principalement dans le territoire de Djugu dans la province de l’Ituri, dans les territoires de Fizi et Mwenga dans la province du Sud-Kivu, et dans les territoires de Masisi et Rutshuru dans la province du Nord- Kivu.

Le HCR a aussi fait état de plus d’un million de personnes déplacées  dans ces régions durant les six derniers mois des suites des violences perpétrées par des groupes  armés.

Il a également dénoncé l’attaque menée les 17 et 18 juin derniers  dans le territoire de Djugu où deux enfants, deux hommes et une femme ont été brutalement assassinés et décapités à la machette. Plus de 150 maisons ont été incendiées par des groupes armés dans deux villages qui hébergeaient des déplacés.

Le 23 juin, près de 5.000 personnes ont été forcées de fuir leurs maisons en une seule journée dans la province du Nord-Kivu en raison de combats persistants entre deux groupes armés dans la ville de Mweso. Les assaillants ont pillé des écoles où les villageois avaient trouvé abri. Des groupes armés occupent actuellement des dizaines de villages.

Le HCR a condamné un autre cas dans le Sud-Kivu, où un site de déplacés à Mikenge, dans le territoire de Mwenga, a été attaqué à deux reprises par des groupes armés en mai et en juin. Des membres d’un groupe armé s’y étaient cachés, mettant en péril le caractère civil de ce site, alors que les résidents étaient impuissants face aux agissements des milices.

« Les attaques actuelles viennent aggraver une situation de déplacement déjà complexe dans l’est de la RDC, posant des risques considérables pour les personnes qui ont fui leurs foyers », a dit M. Baloch.

Ces nouveaux déplacements viennent encore alourdir les pressions pesant sur les zones d’accueil de déplacés internes. Les sites d’accueil sont à court de services essentiels et ressources élémentaires, tels que la nourriture, l’eau et les services de santé. Les femmes et les jeunes filles sont parmi les plus menacées, avec un accroissement du nombre d’abus et de violences sexuelles et sexistes à leur encontre durant les derniers mois.

Au cours du mois dernier, plus de 390 cas de violences sexuelles ont été enregistrées dans les provinces de l’Ituri, du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.

L’agence onusienne a également condamné  des attaques contre les dispensaires et le pillage des kits prophylactiques post-exposition – des antirétroviraux destinés au traitement de personnes potentiellement exposées au VIH. Ces attaques font obstacle aux efforts engagés pour apporter des soins aux survivants.

« Malgré les difficultés d’accès à certaines zones, le HCR continue de travailler avec les autorités locales et les agences humanitaires pour faciliter le transport des personnes ayant survécu à des violences sexuelles vers les centres de santé les plus proches afin d’y recevoir des soins appropriés dans un délai de 72 heures », selon le document.

 « Nous venons en aide aux membres des communautés déplacées et à leurs hôtes qui jouent un rôle essentiel, afin de répondre aux besoins de leurs communautés en matière de protection », a expliqué M. Baloch.

« Les besoins sont gigantesques et ne cessent de croître. Le HCR recherche des soutiens financiers supplémentaires en vue de ses opérations qui demeurent sous-financées. L’agence onusienne n’a reçu que 21% des 168 millions de dollars nécessaires aux fins de notre opération en RDC », a conclu M. Baloch. ACP/Kayu

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