Kinshasa, 21 décembre 2021 (ACP).- Le ministre de la Communication et médias, Patrick Muyaya Katembwe, a condamné, lundi, les incidents malheureux survenus à Goma suite à la journée ville morte décrétée par les mouvements citoyens la LUCHA et Veranda Muchanga, les bavures policières qui ont endeuillé quelques familles, au cours d’un briefing de presse conjoint qu’il a animé avec le général, Léon-Richard Kasonga et le commissaire supérieur principal, Pierrot Mwanamputu, respectivement porte-parole des FARDC et de la PNC.
S’agissant de la situation à Goma, une vidéo a été projetée sur les incidents survenus, lundi, dans cette ville et au cours de laquelle, le porte-parole militaire du gouverneur militaire, Sylvain Ekenge, a tenu dans un point de presse à calmer la population, affirmant, à cette même occasion, « qu’il n’y a aucune présence policière rwandaise à Goma », avant de préciser que pour sécuriser la population, des policiers congolais ont été déployés pour contrôler la situation. Le ministre Muyaya a apporté l’éclairage, rappelant que lors du Conseil des ministres du mois d’octobre dernier, il a été annoncé qu’il s’est tenu une réunion du 11 au 15 octobre 2021, des chefs de police de la région d’Afrique de l’Est, au cours de laquelle, le bâton de commandement a été remis à notre chef de police de la RDC. Après cette prise de pouvoir, a-t-il ajouté, il était de son devoir de visiter les pays limitrophes membres de cette association dont le Rwanda.
Au sujet de la criminalité transfrontalière, il y avait un besoin de mettre en place des mécanismes et un cadre pour un bon travail au niveau de la frontière RDC – Rwanda, a indiqué le ministre Muyaya. Et d’ajouter : « Donc, il est tout à fait normal que les deux polices puissent être en mesure de communiquer de manière régulière. Il n’a jamais été question que les éléments de la police du Rwanda viennent assurer la sécurité en RDC », a-t-il insisté. Quant au bilan de conséquences de cette journée ville morte, Pierrot Mwanamputu, porte-parole de la police a éclairé l’opinion sur la situation. D’après lui, le bilan évolutif partiel fait état de 4 personnes tuées dont 1 commissaire de police, 1 motard, 1 bébé et une personne non autrement identifiée.
Il faut souligner aussi que 3 armes AK de la police ont été emportées par des inciviques, 17 blessés dont 1 par balle et 4 par armes blanches, 12 civils blessés et 11 personnes interpellées. Pour sa part, le général Kasonga a rappelé des mesures d’application de l’état de siège prévues dans l’ordonnance n°21/016 du 3 mai 2021 relative à la violation par un citoyen qui pose des actions susceptibles d’empiéter sur la sécurité. Tel que ce fut le cas ce lundi à Goma dans le Nord-Kivu, une province sous état de siège.
D’après lui, cette journée ville morte a été décrétée par deux mouvements citoyens, provoquant de troubles de l’ordre public, avant de signaler que les membres de ces deux mouvements citoyens se sont attaqués également au symbole du pouvoir en détruisant quelques édifices. Le ministre Muyaya a, pour sa part, insisté sur le fait qu’appeler à une ville morte ne signifie guère qu’il faut paralyser la ville et commettre des actes de violences.
Faisant le point de l’évolution de la situation militaire de deux armées congolaise et ougandaise sur le terrain, le général Kasonga a souligné que des travaux de réhabilitation ont été engagés sur certains axes routiers pour faciliter le mouvement des convois de l’armée et de la population, permettant ainsi la reprise de l’activité économique. Il a, en outre, signalé que les troupes conjointes ont bombardé des cibles bien précis et capturé35 ADF.
Le porte-parole du gouvernement a également condamné les bavures policières commises à Kinshasa notamment l’humiliation du gouverneur Atou Matubuana, la mort du caméraman d’Antenne A, Jean Luzingu et le décès du jeune homme, Olivier Mpunga, retrouvé mort dans les installations de la police nationale, ainsi que l’attentat contre le ministre d’Etat des Infrastructures et travaux publics, Alexis Gisaro et sa délégation. Il a insisté à la non-généralisation de ces faits isolés de certains agents de la police au risque de rompre la confiance entre elle et la population. ACP/