Kinshasa, 25 janvier 2022 (ACP).- Dans son mot à l’ouverture des travaux des états généraux de la communication et médias en République démocratique du Congo, mardi à Kempinsky-Fleuve Congo hôtel, le ministre de la Communication et medias, Patrick Muyaya a encouragé la création rapide d’un Conseil national ou d’un Ordre des journalistes en RDC en vue d’organiser le secteur de la manière à mettre fin à ce qu’il appel « festival d’autoproclamation des journalistes » dans le pays.
Cette action, estime-t-il, passera mieux par la redynamisation de medias publics du pays.
Le ministre Muyaya s’est dit compté sur le Parlement congolais en ce qui concerne le traitement des propositions des lois qui sortiront de ces assises pour permettre une mise en application rapide de celles-ci afin d’un assainissement censé du secteur de medias qui rassure l’amélioration du travail des journalistes congolais.
Il s’est, par ailleurs, plaint de la grande problématique de l’identification et du dénombrement de medias qui exercent en RDC qui, pour lui, est un grand défi dont doit relever son ministère qui se trouve actuellement face à l’avènement de medias en ligne.
Insistant ainsi, sur la nécessité, pour chaque professionnel de médias de se remettre en question en vue de sécuriser le métier, le ministre Muyaya a salué l’engagement dont fait montre les professionnels de medias en RDC pour servir au public des informations fouillées et rappelle à chacun que la liberté de la presse n’est pas un libertinage.
«Les travaux qui s’ouvrent en ce jour, se veut essentiellement une voie pour baliser la route et assurer l’avenir de la profession de journaliste. Pendant ces trois jours de travail, nous allons longuement revoir les lois sur l’exercice du métier de journaliste en RDC et jeter des nouvelles bases dans l’exercice de ce métier », a indiqué le ministre de la Communication et médias
Il a précisé, en même temps, que l’actualisation et la mise en cohérence des textes légaux et réglementaires, engagent des réformes profondes en vue d‘assainir l’espace médiatique et l’égaler aux impératifs de l’adaptation technologique.
«Nous voulons nous interroger sur ce que nous sommes devenus à ce temps du numérique et ce que peut être notre apport de relever les défis du développement durable dans un pays présenté comme solution, cette question de refondation a porté sur la viabilité et fiabilité des médias pour consolider une affaire des entités fortes, respectant l’éthique et déontologie ainsi qu’indépendants», a-t-il souligné.
Un engagement solennel dans un combat contre les Fake news
Le ministre de la communication et médias estime que les assises du jour ouvrent également une grande porte au combat contre le Fake News, ces fausses informations qui circulent jour et nuit sur la toile.
Selon lui, l’obligation de la transparence demeure l’unique voie utile pour barrer la route aux Fake news. «L’accès à des sources crédibles d’informations est aussi un élément clé pour cette lutte».
«Mon ministère construit des pont efficaces entre le gouvernement et la presse pour qu’ensemble nous puissions relever le défi. Nous sommes appelé à faire émerger le nouveau narratif qui est un défi national, et qui nous réuni tous au delà des nos distincts sentiments et appartenances. Ceci doit être compris par tous car il s’agit de faire gagner le Congo et non un parti », a-t-il déclaré avant de souligner l’urgence de placer la barrière pour que les informations de la RDC ne soient, en premier lieu, diffusées que par les médias congolais pour assurer l’émergence du « nouveau narratif ».
Tout en saluant l’engagement plusieurs fois manifesté, du Chef de l’Etat, de voir émerger en RDC une presse libre et responsable, Patrick Muyaya a rappelé que la tenue de ces états généraux de la presse vient se poser comme cadre de réflexion, d’échange, d’interrogation et des réponses qui doivent permettre de confronter les idées, les écoles pour dégager le modèle de médias, des Journalistes professionnels en vue de répondre au besoin d’informer, d’éduquer, de divertir et de communiquer pour le bien être du public.
Bien avant le mot du ministre de la communication, le rapporteur général du comité scientifique des états généraux de la communication et de médias, Cédric Tshikuma a procédé à la lecture du rapport général dudit comité qui fixe les idées sur les préparatifs de ces travaux.
Il a révélé que dans le cadre de ces assises convoquées par le ministre de tutelle, le comité scientifique élargi au bureau du comité d’organisation s’est réuni du 13 au 18 décembre 2021 au centre Nganda dans la commune de Ngaliema, avec mission d’élaborer conformément aux termes de référence définis par le gouvernement, les avant-projets des textes à soumettre pour pré-évaluation aux états généraux de la communication et de médias sur les nouvelles réformes législatives et réglementaires envisagés par le gouvernement pour une gestion efficiente du secteur de la communication et médias en RDC.
Il s’agit entre autres de l’avant-projet de la nouvelle loi sur la liberté de la presse, la régulation et l’auto régulation ainsi que des mesures relatives à l’organisation des médias publics, à l’exercice des activités des organes de presse privés en RDC, de l’avant-projet de la nouvelle loi sur les statuts du journaliste professionnel en RDC et enfin l’avant-projet de la loi sur les financements et les modalités de l’octroi de l’aide publique de la presse en RDC.
Ce débat général, a-t-il dit, auquel a pris part le ministre de la Communication et médias, a permis aux uns et aux autres de contextualiser le sens de la tenue de ces états généraux de la Communication et de médias.
«Après le départ du ministre, la plénière a éclatée en trois commissions thématiques en charge de la préparation effective des états généraux, il s’agit de la commission sur la réforme du cadre légal, la commission sur la viabilité économique des médias et la commission sur la définition de la politique nationale de la communication», a-t-il fait savoir en soulevant que conformément aux termes de référence, ces commissions ont reçues mandat de réfléchir et de produire les avants projets des différents textes à soumettre aux états généraux proprement dits.
Plusieurs hautes personnalités ont rehaussé de leur présence cette cérémonie, parmi lesquelles les présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat, le Premier ministre, les chefs d’entreprises de presse tant officielles que privées, les ambassadeurs et chefs des missions diplomatiques et des organismes internationaux ainsi que les officiers généraux des Forces armées de la RDC (FARDC) et de la Police nationale congolaise (PNC). ACP