Le ministre Patrick Muyaya réaffirme la volonté politique du gouvernement de promouvoir une presse de qualité en RDC

Kinshasa, 3 mai 2022 (ACP).- Le ministre de la Communication et médias, porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya Katembwe a réaffirmé, mardi, la volonté politique de l’exécutif national de promouvoir une presse de qualité et digne, au cours de la cérémonie de la célébration de la journée mondiale de la liberté de la presse sous le thème : «le journalisme sous l’emprise du numérique».

Le ministre Muyaya a fait savoir que cette volonté politique est portée au plus haut niveau par le Chef de l’Etat, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo avec l’organisation des états généraux de la Communication et des médias en janvier 2022 au cours  desquels  plus de 200 délégués, de l’intérieur du pays comme de la diaspora ont posé un diagnostic exhaustif sur les maux et les défis et préconisé des solutions idoines.

«Aujourd’hui nous disposons d’une boussole qui nous guide jusqu’à la transformation totale du secteur des médias qui est notre ambition commune», a-t-il déclaré.

Il a souligné que les résolutions les plus urgentes portant sur la réforme du cadre légal et institutionnel de ces états généraux de la Communication et des médias ont été déjà traduites sous forme d’avant-projets de lois et avant-projet de décret et transmises aux instances gouvernementales habilitées pour procédure y afférentes notamment, l’avant-projet de Loi sur l’exercice de la liberté de la presse en RDC, l’avant-projet de loi portant statut du journaliste Congolais, l’avant-projet de décret portant moratoire sur l’arrestation des journalistes en RDC, etc.

 A ce jour, a-t-il poursuivi, le gouvernement s’emploie conformément aux recommandations des états généraux de la Communication et médias, tant à appuyer techniquement et financièrement l’Union Nationale de la Presse du Congo (UNPC) dans l’organisation de son Congrès extraordinaire et de l’autre, qu’à s’acquitter de sa part de mission dans le processus de révisitation de la loi organique instituant le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et de la Communication (CSAC), suivant la recommandation N° 8 des états généraux de la Communication et médias.

La dépénalisation du délit de presse nécessite une modification du code pénal

Par ailleurs, le porte-parole du gouvernement a également  révélé que la dépénalisation du délit de presse tel que voulu, nécessite une modification du Code Pénal.

«C’est un pari que nous avons pris et que nous tiendrons avec l’espoir que ceux qui sont nos partenaires contribuent au travail préalable de salubrité médiatique en dénonçant de manière claire et ferme tous les dérapages constatés quotidiennement» a-t-il martelé.

Pour lui, une telle réforme ne saurait se faire sans une presse totalement guidée par le respect des règles déontologiques et professionnelles qui constituent la véritable soupape de sécurité de tout journaliste.

Il a rappelé qu’au lendemain des états généraux de la Communication et des médias,  les travaux de la Commission de contrôle de conformité des acteurs opérant dans le secteur audiovisuel public et privé ont également été lancés, lesquels renseignent que pour la ville- province de Kinshasa, 260 éditeurs des programmes ont été répertoriés, dont 200 sont opérationnels à ce jour et que deux (2) seulement sont en règle sur le plan technico-administratif et financier.

«Ainsi, je m’apprête à publier les résultats de ce travail qui sera le premier pas d’un nettoyage systématique qui touchera les médias qui ne sont ni en règle au plan administratif encore moins au plan technique. C’est aussi cela la salubrité médiatique », a-t-il annoncé, avant d’appeler les professionnels de médias à se désolidariser des « moutons noirs» qui ternissent l’image de la profession.

 L’UNPC rappelle l’engagement du Chef de l’Etat pour la promotion de la liberté de la presse et des medias

Pour le secrétaire général de l’UNPC, représentant du président national, a remercié le gouvernement de la République pour les efforts qu’il ne cesse de fournir en faveur de cette profession. Il a rappelé que le Chef de l’Etat, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo s’est engagé pour la promotion de la liberté de la presse et des medias en vue de faire de la presse congolaise un véritable 4ème pouvoir en RDC.

Il a précisé qu’en marge de cette journée,  l’UNPC, ensemble avec les professionnels,  a organisé un forum en rapport avec le thème de cette année : « Journalisme sous l’emprise du numérique », pour dégager le type du journalisme qui convient à l’heure du numérique afin que les médias deviennent le 4ème pouvoir sous divers supports.

Le secrétaire général de l’UNPC a affirmé que les médias congolais font face à plusieurs défis pour leur développement.

« Les travaux des états généraux de la Communication et médias lesquels ont produit 80 recommandations dont la majeure partie est consacrée à la reforme du cadre légal et institutionnel » a-t-il souligné,  avant de déclarer que l’UNPC a cessé avec l’octroie de la carte d’identité professionnelle en attendant son congrès.

Pour sa part, le président du Conseil supérieur de l’audio visuel et de la communication (CSAC), Tito Ndombi a fait savoir que le paysage médiatique évolue chaque jour, l’émergence de la production journalistique sur internet a profondément modifiée l’univers des médias.

Il a rappelé que la RDC est à un tournant décisif dans ses efforts de régulation face à la prolifération, aux contenues potentiellement préjudiciables, à la désinformation et au  discours de la haine susceptible de porter atteinte aux droits de personnes et à la qualité du débat public ainsi qu’à la cohésion sociale et à la paix.

M. Tito Ndombi a souligné que la transition vers le numérique crée des nouveaux médias qui, à l’heure actuelle, ne sont pas pris en compte en RDC mais dont les contenues diffusées par satellite, internet par des chaines Youtube et par la voie du téléphone mobile, échappent aux régulateurs.

Ainsi, la révolution numérique exige de réfléchir sérieusement sur la stratégie à mettre en place pour réguler ce monde numérique afin de mieux encadrer ses activités et endiguer les abus notamment en matière de désinformation et de discours de la haine.

«La construction de l’Etat de droit passe par la consolidation de la démocratie et la consolidation de celle-ci nécessite le fonctionnement des institutions de la démocratie y compris celles  qui viennent en appui. Le moment est donc venu d’aller au-delà des discours que nous prononçons le 3 mai de chaque année. Il faut faire preuve d’une véritable volonté politique pour changer les choses en vue d’un meilleur exercice de la liberté de la presse», a-t-il conclu.

Pour le président de la structure Médias d’information en ligne  (Mil/RDC), Israël Mutala, cette journée offre une occasion de   s’interroger sur la place accordée à la liberté de la presse, pilier de la démocratie.

«Si nous sommes convaincus de la centralité de la liberté de la presse, nous serons prêts à la protéger, à la défendre et à la promouvoir »,  a-t-il souhaité.

De son côté, l’ambassadeur des USA accrédité en RDC, Mike Hammer, a annoncé l’octroi de 1,5 million de dollars supplémentaires  pour appuyer les activités de développement du secteur des médias en RDC en vue de lutter contre les informations erronées, les discours de haine et les Fake news à l’approche des élections de 2023.

Le représentant résident de l’UNESCO en RDC, les ambassadeurs de Suède et de Suisse ainsi que le directeur pays de l’Internews se sont tour à tour exprimé, à l’occasion de cette journée, sur l’amélioration de l’univers de la presse congolaise.   ACP/

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