Lubumbashi, 16 Septembre 2021 (ACP).- Le Président de la République Démocratique du Congo, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, a assisté jeudi, à l’ Esplanade du Bâtiment du 30 Juin à Lubumbashi, à l’inhumation du défunt président de l’Assemblée provinciale du Haut-Katanga, Antoine Gabriel Kyungu Wa Kumwanza, avant sa mise en terre dans un mausolée érigé dans sa ferme privée de Kiyambi, située sur la route Kasenga, à plus de 40 Km de Lubumbashi.
Le Chef de l’Etat s’est recueilli devant la dépouille mortelle de feu Gabriel Kyungu, avant de déposer une gerbe de fleurs et réconforter la veuve Mireille Musangu ainsi que les autres membres de la famille biologique.
Il a ensuite assisté à la messe de requiem, dite sur place par l’archevêque métropolitain de Lubumbashi, Mgr Fulgence Muteba Mugalu, en mémoire de l’illustre disparu.
Homélie de Mgr Fulgence Muteba Mugalu
Dans son homélie tirée de l’évangile de Jésus selon Matthieu, Mgr Fulgence Muteba Mugalu, a enseigné que Jésus est le seul à avoir dissipé le mystère de la mort et à avoir démystifié sa complice qu’est la maladie, ajoutant que la résurrection du Christ est la victoire sur la mort.
Il a repris plusieurs versets bibliques relatifs à la victoire de la vie sur la mort et souligné que celui qui croit en Jésus Christ a la vie éternelle, le Messie étant passé de la mort à la vie.
L’archevêque métropolitain de Lubumbashi a, en outre, demandé à l’assistance de ne pas « chercher de boucs émissaires sur les présumés auteurs de la mort de Antoine Gabriel Kyungu, qualifiant pareille attitude de paganiste, avant de reconnaître sa ferveur la vie chrétienne catholique.
«Pour lui, la politique n’a de sens que si elle est au service du peuple », a-t-il dit.
Par ailleurs, abordant l’aspect politique, Mgr Fulgence Muteba Mugalu, a insisté sur l’unité et la cohésion des politiciens du Katanga, en particulier, et de la RD Congo, en général.
Selon lui, la mort de Antoine Gabriel Kyungu Wa-Ku-Mwanza est un destin qui doit inviter à l’unité provinciale et nationale, quelque soit les divergences socioculturelles et politiques.
Il a appelé les militantes et militants de l’Union Nationale des Fédéralistes du Congo (UNAFEC), à conserver l’héritage politique de cette personnalité emblématique, initiateur de ce parti politique membre de l’Union Sacrée de la Nation.
Il a déploré de scènes d’insécurité à outrance et de querelles intestines qui ont élu domicile dans plusieurs villes du Katanga.
Plaidoyer pour l’admission dans l’Ordre national
Dans son oraison funèbre, avant la bénédiction finale, le gouverneur du Haut-Katanga, Jacques Kyabula Katwe, a suggéré au Président delà République d’admettre, à titre posthume, Gabriel Kyungu dans l’ordre national Héros nationaux Lumumba-Kabila.
Jacques Kyabula Katwe, a, par ailleurs, exprimé sa détermination de lutter contre les injustices afin de promouvoir la véritable démocratie.
Il a salué la franche collaboration qui a existé entre l’organe délibérant et le gouvernement provincial du Haut-Katanga qui a facilité les actions dans la recherche du bien-être social de la population.
Témoignages
Auparavant, des mots de circonstance ont été prononcés successivement par le président de l’Association socioculturelle Buluba I Bukata; la Fondation katangaise et le Comité de gestion de la SNCC, suivi du témoignage de Lusanga Ngiele, l’un de treize parlementaires.
Tous ces intervenants ont salué et apprécié l’intervention du président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, dans la prise en charge des soins médicaux ainsi que l’organisation matérielle et financière des obsèques dignes pour le président de l’Assemblée provinciale du Haut-Katanga.
Pour l’association Buluba I Bukata, l’appel a été lancé à toute la communauté de « préserver l’unité et l’identité, au lieu de se livrer à des disputes inutiles qui ternissent l’image des descendants de l’empereur historique Ilunga Mbidi ».
Quant à la Fondation Katangaise, elle a reconnu l’implication d’Antoine Gabriel Kyungu dans le climat d’entente et de cohabitation pacifique entre les communautés du Katanga mais aussi entre ces dernières et celles de tout le pays vivant dans l’espace Grand Katanga.
Pour sa part, le directeur général de la SNCC, Fabien Mutomb Kan Kato, a retracé le parcours de Gabriel Kyungu, en tant que travailleur à la SNCC, de 1965 à 1977, avant d’être nommé président du conseil d’administration de cette entreprise en 2019.
Il a relevé les caractéristiques de ce personnage notamment sa sagesse, sa conviction et sa détermination qui ont conduit à l’amélioration qualitative et quantitative de la production de cette entreprise du Portefeuille.
Pour leur part, les membres de l’UNAFEC ont décidé de pérenniser les idéaux de Antoine Gabriel Kyungu Wa-Ku-Mwanza en luttant contre les injustices sociales et les antivaleurs qui gangrènent les méandres politiques congolais, afin de permettre à toute la population d’accéder au bien-être social.
Ce même engagement à été aussi retenu par sa famille biologique, qui a promis de continuer la lutte qu’a menée son géniteur, Antoine Gabriel Kyungu.
Parcours
Faisant un témoignage sur la vie politique de l’illustre disparu, Lusanga Ngele, ancien commissaire du peuple (député), l’un de treize parlementaires opposés au système de gestion du président Mobutu, sous la deuxième République, a reconnu le combat que Baba Kyungu a mené avec ses collègues pour arracher la démocratie.
Antoine Gabriel Kyungu Wa-Ku-Mwanza, président de l’assemblée provinciale du Haut-Katanga, président du conseil d’administration de la SNCC et président national de l’UNAFEC est décédé le 21 Août à Luanda, en Angola, où il avait été dépêché pour des soins appropriés.
Né le 24 octobre 1938 à Ankoro, territoire de Manono, district de Tanganyika, actuel provincial du Tanganyika, Antoine Gabriel Kyungu wa Kumwanza laisse une veuve, des enfants et plusieurs petits enfants.
Le Premier ministre Sama Lukonde, plusieurs membres du gouvernement, les notables du Grand Katanga, d’autres personnalités de la République et de nombreux anonymes ont assisté à l’hommage public rendu à cet acteur politique qui a consacré toute sa vie à la lutte pour la démocratie, renseigne-t-on.
ACP/