Kinshasa, 04 juillet 2022 (ACP).- Le Président de la République Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo a insisté sur le respect de la loi en matière des mariages précoces en RDC, dans sa communication lors de la 60ème réunion du Conseil des ministres de la République qu’il a présidée vendredi dernier, en visioconférence à partir de son bureau de la cité de l’Union africaine.
«En dépit des Lois et instruments internationaux de protection des droits de l’enfant que la RDC a respectivement promulgué et ratifié, il s’observe une recrudescence des phénomènes de mariage précoce des jeunes filles », a déploré le Chef de l’Etat, avant d’instruire la ministre d’Etat en charge de la Justice et Garde de Sceaux, de prendre les dispositions idoines pour faire respecter les Lois en la matière sur toute l’entendue du territoire national.
Le ministre de la Communication et médias, porte-parole du gouvernement , Patrick Muyaya, qui l’a indiqué dans son compte-rendu, a fait savoir que le vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur, sécurité, décentralisation et affaires coutumières ainsi que le ministre d’Etat en charge du Budget et les ministre des Finances, de Genre, famille et enfant et des Affaires Sociales sont chargés, chacun en ce qui le concerne, d’agir avec célérité sur les dossiers y relatifs.
Tout en condamnant cette pratique dans certains milieux ruraux de la RDC, le porte-parole du gouvernement a fait savoir que certaines mesures urgentes doivent être prises pour stopper ce fléau qui gangrène la société congolaise et compromet l’avenir des jeunes filles.
«Il est important qu’une politique de vulgarisation sur cette thématique soit élaborée et réalisée, plus particulièrement dans les milieux ruraux. Toutes ces pratiques se font en violation totale des Lois y afférentes », a-t-il martelé, tout en indiquant que le mariage précoce des jeunes filles est une forme d’esclavagisme.
Car, a-t-il ajouté, dans certains cas, les petites filles sont offertes en mariage en compensation des dettes de leurs parents, ce qui constitue une forme d’esclavage.
«Le mariage précoce est un phénomène social qui a des ramifications sociologiques et culturelles », a-t-il dit, soulignant qu’il découle d’une conception de la société qui attribue à la femme un rôle social qui se limite souvent à la procréation et aux corvées domestiques.
Il sied de rappeler que les mariages qui ont lieu avant l’âge de 15 ans sont considérés comme des « mariages précoces ». Ces mariages ont un effet particulièrement néfaste sur les filles, interrompant leurs études plus tôt et mettant gravement leur santé en danger.
Lors de sa tournée en janvier dernier, au Kasaï, en compagnie de la première dame, le Président Félix-Antoine Tshisekedi avait dabs son adresse à la population, réaffirmé sa détermination à endiguer les violences sexuelles dont sont victimes les femmes et les jeunes filles.
«Il ne faut pas marier la jeune fille de manière précoce. Ça, je refuse à tout jamais ! (…) Il ne faut pas la marier de force », avait-il martelé.
ACP/Kayu/OB/JFM/SGB/HBB