Kinshasa, 15 octobre 2022 (ACP).- Le Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo tient à voir la République démocratique du Congo (RDC) bâtir et disposer d’un écosystème cyber sécuritaire solide, qui sera capable de faire face aux menaces multiformes.
Il l’a affirmé au cours de la 73ème réunion du Conseil des ministres qu’il a présidée vendredi, par visioconférence.
Le porte-parole du gouvernement, ministre de la Communication et médias, Patrick Muyaya Katembwe, qui l’a déclaré dans le compte rendu dudit Conseil lu sur les antennes de la Radiotélévision nationale congolaise (RTNC), a indiqué que le Chef de l’Etat veut voir le gouvernement à travers le ministre du Numérique, prendre toutes les initiatives qui s’imposent pour permettre la ratification par le pays, de la convention de l’Union africaine sur la cybersécurité et la protection des données à caractère personnel dite convention de Malabo.
« Pour apporter des réponses appropriées à ce défi sur le plan national, le Président de la République a rappelé le fait que le caractère transversal de cette matière critique a imposé une approche interinstitutionnelle inclusive qui s’est formalisée à travers la mise en place de la commission technique pour la cybersécurité créée au sein de la présidence de la République », a-t-il dit.
M. Muyaya a signifié que cette commission a le mérite de rassembler les différents ministères et services concernés au terme de quatre mois des travaux. « Il a été élaboré et validé la stratégie nationale de cybersécurité qui repose sur sept piliers et qui recommande pour sa mise en œuvre, la création d’une Agence nationale de cybersécurité rattachée à la présidence de la République », a-t-il ajouté.
Pour le Président de la République, a souligné le porte-parole du gouvernement, il est illusoire d’espérer de pouvoir lutter efficacement contre la cybercriminalité sans un corpus législatif rigoureux, adapté et évolutif qui soit le socle de tout le collectif national de cybersécurité, tout en invitant le gouvernement à s’en approprier pour faciliter sa mise en œuvre globale.
« Les ministres directement concernés par l’opérationnalisation de l’Agence nationale de cybersécurité sont appelés à agir avec promptitude et sans atermoiements sous la coordination du Premier ministre chef du gouvernement », a-t-il insisté.
Le Chef de l’Etat satisfait de la mobilisation des recettes publiques sous son leadership
Appréciant à juste titre les performances considérables enregistrées cette année en matière de mobilisation des recettes publiques, a évoqué le ministre de la Communication, le Président de la République a félicité toutes les structures directement impliquées dans ces résultats de régies financières avec une mention spéciale à la Direction générale des Impôts (DGI) et à l’inspection générale des finances (IGF).
« Ces performances sans appels sont les résultats des dispositifs mis en place par le gouvernement sous son leadership pour rapprocher la collecte annuelle des recettes publiques de son potentiel fiscal estimé actuellement à près de 20 milliards de dollars », a fait entendre M. Muyaya.
Même si la pression fiscale n’est pas encore optimale au regard des standards internationaux, a insisté le Chef de l’Etat par l’entremise du ministre de la Communication, mais elles se rapprochent de plus en plus de la moyenne africaine de 15 à 16%. « Le gouvernement devrait donc dépasser cette moyenne et atteindre rapidement au moins 20% en élargissant l’assiette fiscale et en digitalisant la TVA avec la caisse enregistrée », a-t-il exprimé.
M. Muyaya a relevé que « le Président de la République reste convaincu que ces performances constituent une opportunité pour le gouvernement de concrétiser les actions socio-économiques de son programme. Cela devrait se traduire logiquement par un accroissement des dépenses infrastructurelles et sociales au profit de la population avec une emphase sur les infrastructures de transport et celles de production et de distribution d’énergie ».
Le gouvernement chargé d’œuvrer pour un bon aboutissement des accords signés avec les Emirats Arabes Unis
Le Président de la République a, par ailleurs, chargé le Premier ministre, chef du gouvernement, ainsi que les ministres sectoriels chacun en ce qui le concerne, d’œuvrer dans son secteur pour le bon aboutissement des différents accords bilatéraux signés avec les Emirats Arabes Unis lors de son passage en octobre 2021.
« Ces accords portent notamment sur la construction du port en eau profonde de Banana, la création d’une chaîne de valeur d’or et de coltan, de production artisanale et industrielle, ainsi que la construction d’un parc solaire photovoltaïque d’une capacité de deux gigawatts », a fait savoir le porte-parole du gouvernement, avant de rappeler que le Président de la République a salué les avancées significatives enregistrées dans la mise œuvre desdits accords.
Les gouverneurs des provinces chargés de favoriser la cohésion provinciale
Le porte-parole du gouvernement a, en outre, indiqué que le Président de la République a été saisi des conflits fonciers nés de l’application des décisions judiciaires et administratives qui se sont soldées par le déguerpissement des populations locales de leur village, ainsi que par des actes de violence déplorable, telles que la destruction méchante des habitations et la profanation des cimetières dans le territoire de Mbanza-Ngungu, dans la province du Kongo Central.
« Partant de cette situation déplorable, le Président de la République a chargé tous les gouverneurs des provinces à activer les mécanismes de veille et de prévention de conflits communautaires afin de favoriser la cohésion provinciale », a-t-il fait savoir.
Il a souligné les caractères inadmissibles de l’usage des pratiques illégales frisant le banditisme dans les transactions foncières en milieu coutumier, dans certains cas avec la complicité des autorités judiciaires et politico-administratives qui viennent perturber durablement la paix sociale au sein d’une même communauté locale, « car en dépossédant les paysans de leurs terres, il est porté atteinte à leurs droits sociaux économiques ».
« Sur un ton ferme, le Président de la République a rappelé son intransigeance quant au phénomène de conflits communautaires quelles qu’en soient la nature et l’origine. Il a chargé le vice-Premier ministre, ministre de l’Intérieur, décentralisation et affaires coutumières, la ministre d’État en charge de la Justice et garde des Sceaux, ainsi que le gouverneur de la province du Kongo Central de prendre des mesures nécessaires pour faire toute la lumière sur ce fait, d’établir des dysfonctionnements éventuels dans les chefs des autorités judiciaires politico-administratives afin de cesser ces pratiques et de rétablir l’ordre public dans le respect des lois de la République », a-t-il renchéri.
Le gouvernement salue la mise en place effectuée au Haut commandement militaire des FARDC
A la suite de la communication du Président de la République, le Premier ministre, chef du gouvernement, a tenu à rendre hommage au Chef de l’État pour la mise en place effectuée au sein du Haut commandement militaire des Forces armées, une décision qui répond au besoin de réorganisation du système de défense et de sécurité pour mieux faire face aux défis sécuritaires auxquels le pays est confronté.
« Le premier ministre a informé le Conseil de la réunion qu’il a tenue avec les représentants de 15 pays occidentaux à travers leurs ambassadeurs et celle des missions diplomatiques intéressées par la problématique du climat des affaires en République démocratique du Congo », a indiqué le ministre de la Communication.
Il a signifié que ces derniers ont abordé toutes les questions liées notamment à la fiscalité, à la parafiscalité, à la loi agricole, à l’interaction entre les lois nationales et internationales, à la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme, à la digitalisation des procédures douanières en vue d’endiguer la fraude et la corruption dans le pays.
« Il en découle la nécessité de la mise en place d’un cadre permanent de concertation dans le but d’apporter régulièrement des propositions idoines pour l’amélioration du climat des affaires », a insisté le chef de l’exécutif national, avant d’instruire le ministre des Finances à finaliser les études de faisabilité initiées depuis quelques mois en vue de l’opérationnalisation dès le mois de janvier 2022, de la Banque nationale de développement qui va accompagner notamment le programme de développement à la base des 145 territoires.
ACP/