Le Président Félix Tshisekedi réaffirme son engagement d’aboutir à un règlement pacifique sur la question du barrage de la Renaissance

Kinshasa, 09 mai 2021 (ACP).- Le Président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo a, dans son rôle de facilitateur, réaffirmé, samedi, à son homologue égyptien Abdel Fattah, son engagement d’aboutir à un règlement complet et définitif sur la question du Grand barrage de la renaissance éthiopien (GERD), pouvant ouvrir une nouvelle page de coopération entre les trois pays voisins du bassin du Nil.

Selon une source proche de la présidence, le Président Félix Tshisekedi a été accueilli par le Président  de la République d’Égypte Abdel  Fattah  Al SISI qui, contrairement à ses habitudes, a fait le déplacement de l’aéroport international de Cairo.

Le Chef de l’Etat Félix Tshisekedi accueilli par le Président Abdel  Fattah  Al Sisi

Selon une source proche de la présidence, après l’étape de Khartoum, au Soudan, le Chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, a échangé au salon présidentiel de l’aéroport international de Cairo, dans un premier temps en tête-à-tête avec  son homologue  égyptien Abdel  Fattah  Al Sisi, avant d’élargir le cercle des discussions avec les ministres des Affaires étrangères et les ministres sectoriels concernés  par  la gestion  des eaux et de l’environnement. Les deux personnalités se sont retirées pendant une vingtaine de minutes, avant de se rendre au Palais présidentiel Héliopolis, lieu prévu pour les pourparlers.

Devant la presse congolaise et égyptienne, indique la source, le Président égyptien Abdel Fattah al Sisi  n’a pas caché son admiration  et respect au leadership  panafricain du Président  Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo  totalement impliqué dans une démarche  conciliante des parties.

Les discussions du Caire n’ont pas donné lieu à  une communication  publique  car les mêmes  échanges auront lieu avec les autorités  éthiopiennes, a poursuivi la source, avant de renseigner qu’en attendant une solution coulée sous forme juridique, les interlocuteurs du Président  congolais se sont accordés à reconnaître que le dialogue direct reste le seul moyen de parvenir à une solution idoine autour de la question  du barrage  de Renaissance.

Depuis la tripartite  de Kinshasa, le Président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo n’a cessé  de rappeler que le Grand barrage  de la renaissance éthiopien en tant que  grand projet intégrateur  ne doit pas être source de malheur mais au contraire, il devrait servir de modèle dans le cadre de la zone de libre échange continentale Africaine voulue par les dirigeants africains.

Pour rappel, le Président en exercice de l’Union africaine est en tournée dans ces trois pays pour poursuivre le travail de facilitation qu’il a entamé  depuis Kinshasa afin de trouver un compromis  sur la question  du barrage  de la Renaissance dont les travaux sont arrivés  en phase finale. Après le Caire, le Président  de l’Union africaine  devrait  mettre le cap vers Addis-Abeba, dernière étape dans le cadre de la tournée consacrée  au dossier du barrage  de la Renaissance  construit  sur  le Nil bleu, principale affluent du fleuve Nil.

Le barrage de la Renaissance au menu des entretiens entre le Président Félix Tshisekedi et son homologue soudanais

Le Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, s’est entretenu, samedi, avec son homologue soudanais, le Président du Conseil de Transition, Abdel Fattah Abdelrahmane Al-Burhan, sur plusieurs questions continentales et particulièrement sur la question dudit  barrage.

Selon une source proche de la Présidence, le Chef de l’Etat, en tournée auprès de ses homologues du Soudan, d’Égypte et d’Ethiopie, concernés  par le barrage de la Renaissance construit par l’Éthiopie sur le Nil bleu, avait eu, auparavant, une  séance de travail, au Palais présidentiel, avec les hauts  responsables du gouvernement soudanais directement concernés par  cette question.  Il s’agit  du Premier ministre Abdalla  Adam Hamdok, de la ministre  des Affaires  étrangères, Mariam Al Mansoura Elsadig Al-Madhi et son collègue  de l’Irrigation  et ressources  en eau, Yasir Abbas. À cette rencontre, le Président Félix Tshisekedi, a été  assisté  du ministre des Affaires étrangères, Christophe Lutundula, du Coordonnateur du Panel d’accompagnement  de la présidence  de l’Union africaine, Alphonse Ntumba Luaba, et du Conseiller principal  du Chef de l’Etat au Collège diplomatique, Christian Bushiri.

À ce stade, indique la source, aucune déclaration  n’a été  faite tant du côté de la présidence de l’UA que du côté soudanais à  l’issue de ces rencontres.

Le Chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, est arrivé, le même jour, au Soudan, première étape de sa mission qui l’amènera en Egypte et en Ethiopie, trois pays en conflit depuis dix ans, autour de la construction dudit barrage, afin d’enclencher « une nouvelle dynamique » pour parvenir à une solution « gagnant-gagnant » et, par-delà, satisfaisante pour toutes les parties concernées. Arrivé en milieu de journée à Khartoum, le Président Félix Tshisekedi  a été  chaleureusement  accueilli, à l’aéroport, par  les autorités de Transition avec en tête le président  du conseil  de transition soudanaise Abdel Fattah Abdelrahmane al-Burhan, accompagné  de son Premier ministre Abdalla Adam Hamdok et de la Cheffe de la diplomatie soudanaise.

Après Khartoum, le Président Félix Tshisekedi qui est déterminé  à  trouver une « solution à l’africaine aux problèmes  entre Africains », a  pris son avion pour  le Caire en Égypte pour la même cause avant Addis-Abeba en Éthiopie. Il sied de rappeler que la Conférence ministérielle de Kinshasa sur « La poursuite des négociations tripartites entre l’Egypte, l’Ethiopie et le Soudan sur le Grand barrage éthiopien de la Renaissance », tenue du 4 au 6 avril 2021, a marqué un pas vers une entente mutuelle entre les pays riverains du Nil, pour avoir réussi à réunir les trois pays en conflit.

Cette réunion a permis au Chef de l’Etat ainsi qu’aux participants à déblayer le terrain, à mieux cerner et comprendre les préoccupations et appréhensions des uns et des autres afin d’envisager dans les prochains rounds de surmonter ces obstacles.

En effet, en marge de cette conférence, le Chef de l’Etat Félix Tshisekedi, en sa qualité de Président en exercice de l’Union africaine et initiateur de cette rencontre, a échangé, tour à tour, avec notamment les délégués de la République Arabe d’Egypte, de la République Fédérale démocratique d’Ethiopie et de la République du Soudan, et recueillir la position de chacun sur ce dossier et mieux appréhender la quintessence du problème.

Il a discuté précisément avec notamment, le ministre égyptien des Affaires étrangères Sameh Choukry, le vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères d’Éthiopie Demeke Mekonnen, la ministre soudanaise des Affaires étrangères, Mariam Al-Sadiq Al-Mahdi et le ministre soudanais de l’Irrigation et des Ressources en eau, Yasir Abbas.

Le Président Félix Tshisekedi en a aussi discuté avec le nigérian Bankole Adeoye, commissaire aux Affaires politiques, Paix et Sécurité de l’Union africaine qui a représenté  le président de la Commission de l’Union Africaine, Moussa Faki Mahamat.  Il ressort de ces contacts ainsi que d’autres qu’il a eus avec les dirigeants et les délégations de ces trois pays à Kinshasa, que tous  souhaitent  parvenir rapidement à un accord consensuel sur ce dossier et manifestent la volonté de chercher ensemble des solutions africaines aux problèmes africains.

À l’arrêt depuis plusieurs mois, les négociations entre les trois pays, concernant la réalisation de ce  barrage, ont connu une avancée significative, avec l’implication directe de l’Union africaine (UA) et précisément du Président Félix Tshisekedi, Président en exercice de l’UA dont le pays fait également partie des onze pays du bassin du Nil et qui depuis la région des Grands-lacs, fournit aussi une bonne partie des eaux du Nil.

Le Chef de l’Etat Félix Tshisekedi, rappelle-t-on, s’est montré très actif sur la question, déjà quand il était vice-président de l’Union africaine. Il en a discuté à plusieurs reprises avec les dirigeants égyptiens et éthiopiens.

Pour l’Ethiopie, pays longtemps touché par la famine, ce projet est synonyme d’un essor économique. À la fin de sa construction, le barrage, de plus de 170 mètres de hauteur, possédera un réservoir ayant une capacité de 75 milliards de mètres cubes d’eau, faisant de lui le plus grand barrage d’Afrique.  Pour elle, ce barrage sur le Nil est essentiel pour son développement économique, alors que l’Egypte, dont l’irrigation et l’eau potable dépendent à 90% du Nil, le considère comme une menace vitale.

Le Soudan et l’Égypte, situés en aval du Nil, considèrent  le barrage comme une menace « existentielle ».

Attendu pour fin 2022, le futur plus grand barrage hydroélectrique d’Afrique, construit sur le Nil bleu, disposera d’une capacité de production de 6.000 mégawatts, pour un investissement estimé à près de 5 milliards de dollars.

Le barrage est construit dans le nord-ouest de l’Éthiopie, près de la frontière avec le Soudan, sur le Nil bleu, un bras du fleuve qui fait la jonction avec le Nil blanc, plus au nord à Khartoum avant de poursuivre son cours vers l’Égypte.

ACP/Fng/nig

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